Trois personnes sont mortes dans un glissement de terrain dans une mine d'or illégale, dans la province colombienne du Cauca (ouest), mais le bilan pourrait s'alourdir, les secours recherchant toujours une quinzaine de mineurs disparus.

«Jusqu'à présent, il y a malheureusement trois victimes, deux blessés et on estime qu'il pourrait y avoir quinze personnes ensevelies», a annoncé l'Agence nationale des mines (ANM) dans un communiqué.

Les pompiers avaient fait état auparavant d'un bilan plus lourd: entre 25 et 30 mineurs pris au piège dans la mine située dans la localité de Santander de Quilichao.

«Nous sommes parvenus à extraire trois corps, deux blessés ont été hospitalisés», a expliqué sur la radio Caracol Victor Claros, commandant des pompiers de la province, doutant que les autres victimes aient pu survivre à l'éboulement.

«Il est impossible qu'ils soient en vie, car il y a trop de terre, de boue et de pierres. Je crois que l'on peut écarter la possibilité qu'ils soient en vie», a-t-il précisé.

Selon M. Claros, les mineurs ont été ensevelis par «une avalanche de terre». Des corps ont été découverts à plus de 20 mètres de profondeur.

Six excavatrices étaient à l'oeuvre sur les lieux de l'accident, secondées par des équipes cynophiles, sous les yeux de plus d'un millier de badauds, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une centaine de secouristes, civils et militaires, participent aux recherches, a indiqué à l'AFP Adriana Cuevas, responsable de l'Unité de gestion des risques.

Le ministre colombien des Mines et de l'énergie, Amykkar Acosta, a dénoncé l'attitude des propriétaires des machines utilisées dans la mine de Santander de Quilichao, affirmant qu'ils avaient freiné les secours.

«Au lieu d'aider, ils ont caché (les machines) pour éviter qu'elles ne soient saisies, ce qui a compliqué les opérations», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Il s'agit du second accident minier en moins d'une semaine en Colombie. Samedi dernier, quatre mineurs avaient péri par asphyxie dans une autre exploitation illégale dans la localité de Buritica, située dans la province d'Antoquia (nord-ouest).

Depuis le début de l'année ont eu lieu 25 accidents miniers, dont «50% correspond à l'extraction illicite d'or», a précisé l'ANM dans son communiqué.

«Les mauvaises conditions de travail et le mauvais état des infrastructures représentent un risque permanent pour les travailleurs», a indiqué dans un communiqué le Défenseur du peuple, chargé de veiller au respect des droits fondamentaux des citoyens.

A la suite de ses appels à fermer ce type d'exploitations artisanales, plusieurs excavatrices avaient été saisies par la police dans la région.

Toutefois, «l'exploitation illégale d'or a continué», a souligné l'organisme public dans son communiqué.

Un récent rapport de l'Agence nationale des mines a recensé, de janvier à septembre 2013, 66 accidents liés à cette activité minière illégale, ayant fait 71 morts et 51 blessés.

On compte 14.357 sites de production minière en Colombie, dont 56% sont en activité sans licence d'exploitation.

L'activité minière représentait 2,3% du Produit intérieur brut colombien en 2012, selon l'institut national de statistiques.