Le président du Paraguay, «l'évêque des pauvres» Fernando Lugo, atteint d'un cancer avancé du système lymphatique, a été hospitalisé à Asuncion en raison d'une détérioration de son état de santé, a-t-on appris vendredi de sources gouvernementales.

«Le niveau de ses défenses immunitaires est relativement bas. Son nombre de globules blancs est de 3200, un chiffre inférieur à la normale, mais supérieur aux niveaux d'alerte», a déclaré aux journalistes le médecin du chef de l'État, Alfredo Boccia.

Lugo, qui avait quitté la soutane en 2006 pour briguer la présidence, a été hospitalisé jeudi soir dans une clinique privée pour y subir des analyses de sang et une radio du thorax en raison d'une réaction allergique à un produit anesthésique injecté lors d'une intervention dentaire.

Les analyses ne font cependant état d'aucune infection. «Il n'a pas eu de fièvre, ni de douleurs ou de gênes», a précisé le médecin.

Le premier président de gauche de l'histoire de ce petit pays parmi les plus pauvres d'Amérique du Sud est déjà amoindri par les effets de sa chimiothérapie pour traiter un cancer à l'aine qui s'est propagé au thorax et à une vertèbre.

Il a subi trois séances sur six et ne cache plus les effets de ce traitement, se présentant avec la boule à zéro et une casquette lors de ses désormais rares apparitions publiques

La santé de Lugo a accru l'incertitude politique ces dernières semaines, alors qu'il est minoritaire au parlement depuis la défection de son principal allié, le Parti libéral (centre-droit).

Mi-septembre, après l'annulation ou le report de plusieurs voyages à l'étranger, certains opposants ont réclamé qu'il cède le pouvoir au vice-président, Federico Franco, un dirigeant du Parti libéral avec lequel il entretient des relations tendues.

Franco s'est justement rendu vendredi à son chevet. «Je l'ai trouvé en bonne santé», a précisé le vice-président.