Un cartel mexicain emploierait désormais des «tueuses de charme», des femmes jeunes et jolies, aux côtés de ses sbires habituels, selon les déclarations de l'un d'eux diffusées à la télévision mardi.

Rogelio Amaya, membre présumé de «La Linea» (La ligne), un gang d'hommes de main au service du cartel dit de Juarez, l'un des plus importants du pays, a expliqué dans son interview télévisée que son organisation employait une trentaine de femmes jeunes «jolies et ayant de l'allure, pour tromper la méfiance des ennemis».

Elles ont entre «18 et 30 ans» et ont appris à tuer «avec d'autres hommes de main», a-t-il déclaré, ajoutant que la majorité d'entre elles «ont déjà travaillé à plusieurs reprises».

Elles opèrent «comme les hommes», utilisent les mêmes véhicules et «les mêmes armes» qu'eux, a-t-il encore expliqué.

Les prestations de ces femmes fatales n'ont pas reçu d'écho jusqu'ici à Ciudad Juarez, fief du fameux cartel du même nom qui mettrait leurs charmes à son service, et ville la plus dangereuse du Mexique.

Une dizaine de personnes y ont encore été abattues entre lundi soir et mardi à la mi-journée, selon le Parquet local.

Ciudad Juarez, une ville de 1,3 million d'habitants située à la frontière des Etats-Unis, face à El Paso (Texas), est le champ de bataille le plus meurtrier de la «guerre des cartels» pour le contrôle du trafic de drogue et l'approvisionnement de l'énorme marché américain.

Cette guerre a fait 28 000 morts au Mexique depuis l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon, en décembre 2006, selon des chiffres officiels.

Le gouvernement mexicain a déployé 50 000 militaires en renfort de la police à travers le pays pour lutter contre les cartels, sans empêcher toutefois le bilan des règlements de comptes et des affrontements contre les forces de l'ordre de battre des records d'année en année.