Le chef présumé des assassins d'une fonctionnaire du consulat des États-Unis à Ciudad Juarez, à la frontière américaine du Mexique, a avoué l'avoir fait tuer parce qu'il la soupçonnait de «favoriser» un gang rival, ont annoncé vendredi les autorités mexicaines.

Luis Ernesto Chavez, 41 ans, arrêté jeudi, a également reconnu sa responsabilité dans le massacre de 15 jeunes gens en janvier, toujours à Ciudad Juarez. Les victimes avaient été confondues «avec des rivaux d'une autre bande», a précisé le chef antidrogue du ministère de la Sécurité, Eduardo Ramon Pequeno, lors d'une conférence de presse.

La fonctionnaire américaine avait été abattue en mars par des inconnus en compagnie de son mari et de l'époux mexicain d'une autre collaboratrice du consulat.

À l'époque, Mexico et Washington avaient vu dans ces meurtres un défi à la coopération antidrogue américano-mexicaine.

Chavez est présenté comme l'un des chefs du gang des «Aztèques», hommes de main du cartel dit «de Juarez», l'organisation criminelle historique de la ville la plus meurtrière du Mexique et sans doute d'Amérique latine. Plus de 2600 meurtres y ont été enregistrés en 2009 pour 1,3 millions d'habitants.

Ciudad Juarez, où le cartel «de Sinaloa» cherche à détrôner celui «de Juarez», est l'épicentre de la guerre que se livrent les trafiquants de drogue pour le contrôle du trafic et de l'exportation aux États-Unis, premier acheteur mondial de cocaïne.

Leurs règlements de compte et les affrontements avec l'armée et la police ont fait 23 000 morts, chiffre record dans les annales, depuis l'arrivée au pouvoir en décembre 2006 du président Felipe Calderon, qui a érigé la lutte contre les trafiquants en priorité nationale.