Le président déchu du Honduras, Manuel Zelaya, a demandé au gouvernement putschiste d'abroger un décret qui restreint les libertés et de lever le siège de l'ambassade du Brésil où il est réfugié, comme préalables à un dialogue, a-t-il dit dimanche à l'AFP.

«90% des choses sont résolues» pour que les discussions puissent débuter, a-t-il ajouté au cours d'une interview téléphonique. «Si les 10% restants demeurent un obstacle», il faudra en appeler une nouvelle fois à la communauté internationale, selon lui.

M. Zelaya a expliqué avoir posé quatre conditions à un dialogue «sincère» avec le régime de Roberto Micheletti, issu d'un coup d'État perpétré le 28 juin.

Tout d'abord il a demandé l'abrogration d'un décret signé dimanche dernier par M. Micheletti et rapprochant le pays d'un état de siège, avec des restrictions sur la liberté de réunion et de presse.

Il exige la réouverture de deux médias opposés au coup d'État fermés lundi au nom de ce décret, Radio Globo et la chaîne 36 de télévision, sur lesquels il s'exprimait régulièrement.

M. Zelaya souhaite que le «siège militaire de l'ambassade» du Brésil à Tegucigalpa où il est réfugié depuis son retour au Honduras le 21 septembre «soit levé», et qu'il «puisse choisir les personnes de (son) équipe qui participeraient au dialogue», sachant qu'«ils n'ont permis à aucun des membres de (s)on cabinet d'entrer» dans l'ambassade.

«Nous avons demandé en plus que la dignité des pays d'Amérique latine ne soit pas salie», en allusion à la venue mercredi d'une mission de médiation de dix ministres des Affaires étrangères de l'Organisation des États américains (OEA), et de son secrétaire général José Miguel Insulza.

Le gouvernement putschiste et le président déchu sont censés commencer à dialoguer «la semaine prochaine», a assuré vendredi un envoyé de l'OEÀ qui a précisé que le premier devrait lancer un appel au dialogue, et le second, l'accepter.

M. Zelaya a affirmé qu'il existe un calendrier en trois points pour le début des discussions, le premier portant sur «l'acceptation ou non» du plan du président du Costa Rica Oscar Arias, fondé sur un retour au pouvoir de M. Zelaya, ce que M. Micheletti a toujours refusé catégoriquement jusqu'ici.

Les autres points concernent les mécanismes d'application de ce plan qui inclut la formation d'un gouvernement d'union nationale, puis la désignation de garants de l'application de l'accord.

Le dialogue doit se nouer entre des représentants de chaque partie, mais le président déchu s'est dit «prêt à s'asseoir face à face avec le dictateur, quand il décidera de signer le plan Arias».