Le leader cubain Fidel Castro a accusé le nouveau président américain Barack Obama de suivre la politique de son prédécesseur George W. Bush en soutenant Israël dans le «génocide» des Palestiniens.

Dans un commentaire publié sur le site internet cubadebate.cu, l'ancien président cubain s'en est également pris pour la première fois à Obama pour son refus selon lui de rétrocéder sans condition à Cuba le territoire de la base navale américaine de Guantanamo (sud-est de Cuba).

Washington a obtenu en 1903 un bail permanent sur ce territoire au terme d'un traité contesté en vain par La Havane depuis la Révolution de 1959.

Mais «si on veut comprendre mieux le caractère abusif du pouvoir impérialiste il faut lire les déclarations publiées le 29 janvier sur le site officiel internet du gouvernement des Etats-Unis, après l'investiture de Barack Obama» le 20 janvier et qui concerne le Proche-Orient, écrit Fidel Castro.

Il estime qu'Obama «reprend la politique suivie par George W. Bush» en «décidant d'appuyer résolument» Israël même si ce pays, «puissance nucléaire» armée par «l'industrie de l'empire», menace selon lui «avec une violence extrême la population de tous les pays de foi musulmane».

«C'est une façon de partager le génocide des Palestiniens, dans laquelle est tombé notre ami Obama», écrit Fidel Castro, 82 ans, figure de proue des «anti-impérialistes» latino-américains qui a cédé le pouvoir à son frère Raul en juillet 2006 pour des raisons de santé.

C'est la première fois que le père de la Révolution cubaine, qui reste influent malgré sa retraite pour raisons médicales, s'en prend à Barack Obama depuis son investiture. Il avait fait l'éloge d'Obama, de ses «idées sincères», mais déclaré douter qu'il puisse les mettre en oeuvre dans un «système impérialiste».

Barack Obama s'était déclaré pendant sa campagne électorale favorable à une détente avec l'île communiste sous embargo américain depuis 1962 et qui était qualifiée de «dictature» par son prédécesseur George W. Bush.

Le président cubain Raul Castro s'est pour sa part déclaré au début du mois ouvert à un dialogue avec le nouveau président, mais «sans carotte ni bâton», disant également avoir des doutes sur un changement de politique avec Obama.

Il a également réclamé récemment la fermeture de la base navale américaine de Guantanamo - où se trouve une prison - et la rétrocession du territoire à Cuba.