Neuf des dix «espions russes» présumés arrêtés aux États-Unis devaient comparaître jeudi devant des tribunaux américains pour demander leur mise en liberté sous caution, une faveur que les juges risquent de leur refuser après la disparition du onzième suspect à Chypre.

La jeune Russe Anna Chapman, 28 ans, ne devait pas comparaître, le juge lui ayant déjà refusé la liberté, a-t-on appris de source judiciaire.

Les audiences devaient se dérouler devant trois tribunaux fédéraux, à Boston, New York et Alexandria, à partir de midi.

Les premiers à comparaître sont un couple, répondant aux noms de Donald Howard Heathfield et Tracey Lee Ann Foley, arrêtés à leur domicile dimanche dernier à Boston sur une plainte du FBI (police fédérale), qui accuse les onze d'avoir fait partie, pour certains depuis des décennies, d'un réseau d'espionnage au profit de la Russie.

Le FBI affirme avoir mené cette enquête depuis près de 10 ans, mais rien n'a encore filtré sur l'importance des informations fournies par ces agents présumés, qui étaient chargés, selon les plaintes déposées aux greffes des tribunaux, «d'infiltrer des cercles de pouvoir».

Moscou et Washington ont calmé le jeu et multiplié les déclarations affirmant que l'embellie que connaissent leurs relations n'était pas menacée et qu'aucun diplomate russe n'allait être expulsé.

Aucun des onze espions présumés n'a encore été inculpé formellement par la justice américaine, et les audiences de jeudi ne concernent pour l'instant que les demandes de mise en liberté provisoire présentées par leurs avocats respectifs.

À New York, une audience préliminaire sur le fond a été fixée au 27 juillet pour les prévenus Richard et Cynthia Murphy, arrêtés dimanche dans le New Jersey, Juan Lazaro et la journaliste Vicky Pelaez, arrêtés le même soir à leur domicile à Yonkers (banlieue nord de New York), et la femme d'affaires russe Anna Chapman, résidant à New York dans le quartier des affaires au sud de Manhattan, la seule dont la nationalité semble confirmée à ce jour.

En début d'après-midi à Alexandria en Virginie, Michael Zottoli, Patricia Mills et Mikhaïl Semenko, trois autres membres présumés du réseau, comparaissent également devant un juge, et enfin à 16 heures, les quatre personnes qui ont déjà été présentées au parquet lundi reviennent devant le juge qui a ordonné leur maintien en détention provisoire, arguant du «risque de fuite».

Le juge James Cott avait peut-être raison: le onzième homme, Christopher Robert Metsos, 54 ans, ne s'est pas présenté mercredi devant la police de Larnaca comme les termes de sa libération le stipulaient, et Chypre a perdu sa trace.

L'homme, qui fait l'objet d'une notice rouge d'Interpol, avait été appréhendé à l'aéroport de Larnaca au moment où il s'apprêtait à prendre un vol pour Budapest, puis libéré contre une caution de 26.500 euros, en attendant son éventuelle extradition vers les États-Unis, qui devait être étudiée à compter du 29 juillet.