Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré dimanche à Genève «profondément préoccupé» par le fait que la Corée du Nord avait fermé «toutes les voies de communication et de dialogue» depuis le début de sa nouvelle campagne de tirs de missiles.

«La Corée du Nord a maintenant fermé toutes les voies de communication et de dialogue», a déclaré M. Ban à des journalistes à Genève. «Je suis profondément préoccupé par ce fait, en plus de la situation elle-même», a-t-il dit.

Le secrétaire général était interrogé sur le point de savoir s'il lui avait été demandé d'entrer en contact avec Pyongyang à la suite des derniers tirs d'essai de missiles en mer du Japon.

La Corée du Nord a tiré jeudi dernier quatre missiles dont la portée a été estimée à 120 kilomètres. Samedi, elle a tiré sept autres missiles d'une portée comprise entre 400 et 500 kilomètres, selon le ministère sud-coréen de la Défense.

M. Ban a souligné une nouvelle fois que ces essais constituaient des violations flagrantes de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Ces activités «ne contribuent absolument pas» à la reprise des négociations multilatérales (Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Japon, Russie, États-Unis) sur le démantèlement du nucléaire nord-coréen, a-t-il dit.

«C'est profondément regrettable, et je suis préoccupé par tout ce que la RPDC (République populaire démocratique de Corée, ndlr) est en train de faire», a ajouté le secrétaire général.

Il a relevé que le problème de communication avec Pyongyang avait commencé avec le premier tir de missile de la période récente. Le 5 avril, un missile à longue portée a été lancé. Ce tir a été suivi le 25 mai par la deuxième explosion nucléaire de la Corée du Nord. La première avait eu lieu en 2006.

Après son nouvel essai nucléaire, Pyongyang a tiré six missiles à courte portée, s'est retiré de l'accord d'armistice en vigueur depuis un demi-siècle dans la péninsule coréenne, et a menacé la Corée du Sud d'une attaque militaire.

La préoccupation exprimée par M. Ban, ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères, contraste avec la réaction du vice-président américain Joe Biden, qui a paru minimiser la gravité de la situation.

Interrogé dimanche par la chaîne de télévision américaine ABC, M. Biden a estimé que les nouveaux tirs de la Corée du Nord avaient pour but d'«attirer l'attention» à un moment où le pays est internationalement isolé.

«C'est presque devenu un comportement prévisible», a déclaré M. Biden. «Cela ressemble à un comportement presque destiné à attirer l'attention», a-t-il dit.