Les membres du parti Kadima en Israël votaient mercredi pour désigner un successeur au premier ministre Ehud Olmert qui va démissionner après sa mise en cause dans des affaires de corruption.

Le scrutin s'est ouvert aux quelque 74 000 membres du parti centriste à 3h00 HAE dans 114 bureaux de vote à travers le pays. Les urnes fermeront à 15h00 HAE et le résultat final devrait être connu probablement dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le favori dans la course à la direction du Kadima est la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, 50 ans, jugée pragmatique sur des dossiers comme le processus de paix et le nucléaire iranien.

Elle affronte le ministre des Transports Shaul Mofaz, 59 ans, qui s'est forgé une réputation d'adepte de la manière forte mais que ses adversaires accusent d'opportunisme compte tenu de ses volte-face passées.

«Je suis sûr que je gagnerai», a déclaré M. Mofaz à la presse.

Quant à Mme Livni, elle a exhorté les électeurs à voter en nombre. «J'appelle tous ceux qui ont le droit et le devoir de voter de le faire aujourd'hui. Venez voter».

À 18h00, (11h00 HAE), le taux de participation s'est établi à 20%, selon la radio publique. Nombre d'électeurs sont attendus en début de soirée, mais les commentateurs pensent que la participation sera assez faible.

Mme Livni dispose d'une nette avance dans les sondages, mais dans le passé ces enquêtes d'opinion ce sont trompées concernant des primaires de parti, où le poids des appareils est déterminant.

Or si Mme Livni fait figure aujourd'hui de personnalité la plus populaire du Kadima, M. Mofaz dispose d'un fort soutien de la base et des élus locaux.

Pour être élu au premier tour, le futur chef du Kadima devra dépasser la barre des 40% des suffrages exprimés, faute de quoi un deuxième tour sera organisé le 24 septembre.

Mme Livni, qui se présente comme «Mme Propre», promet de donner un nouveau souffle à un parti frappé par une série de scandales de corruption ayant affecté sa direction. Elle dispose de l'appui de l'entourage d'Ariel Sharon, dans le coma depuis janvier 2006 après une attaque cérébrale foudroyante.

M. Mofaz, ancien chef d'état-major et ministre de la Défense, a axé sa campagne des primaires sur le thème de son expérience en matière de sécurité. Il prône l'option militaire contre l'Iran, rejette tout compromis avec la Syrie et préconise les liquidations ciblées contre les chefs du Hamas palestinien.

Pour ces primaires, les premières depuis la création du Kadima par l'ex-premier ministre Ariel Sharon en novembre 2005, deux autres candidats sont en lice mais ont peu de chances de l'emporter: Meïr Shetreet, ministre de l'Intérieur, et Avi Dichter, ministre de la Sécurité intérieure.

Le vainqueur tentera de former un nouveau gouvernement et, s'il échoue, devra affronter lors d'élections anticipées le chef de l'opposition de droite Benjamin Netanyahu, qui dirige le parti Likoud, donné en tête dans l'ensemble des récents sondages d'opinion.

M. Olmert a déjà promis de démissionner dès l'élection de son successeur au Kadima. Mais cette démission pourrait ne pas être immédiate, vu qu'elle doit être annoncée auparavant en Conseil des ministres dimanche, puis présentée au président Shimon Peres qui se rend à New York la semaine prochaine pour l'Assemblée générale de l'ONU.

Selon des analystes, elle ne devrait entrer en vigueur qu'après la fin du Nouvel an juif le 2 octobre.

M. Olmert restera cependant à la tête d'un cabinet de transition tant qu'un autre gouvernement n'aura pas été formé.

Après la démission de M. Olmert, M. Peres devrait accorder un délai de 42 jours au prochain chef du Kadima pour constituer une majorité parlementaire. En cas d'échec, il pourra confier cette tâche à un autre député pour 28 jours.

Si cette nouvelle tentative échouait, des élections anticipées auraient lieu début 2009. La législature actuelle s'achève normalement fin 2010.