Le premier ministre thaïlandais a dit vendredi qu'il examinerait dans les prochains jours la possibilité de lever l'état d'urgence à Bangkok après le refus de l'armée d'utiliser ses pouvoirs spéciaux pour disperser des manifestants retranchés au siège du gouvernement.

Le premier ministre Samak Sundaravej avait proclamé l'état d'urgence mardi dernier dans la capitale thaïlandaise à la suite d'affrontements entre partisans et adversaires du gouvernement ayant fait un mort et 43 blessés, dont trois par balles.

L'état d'urgence avait donné au chef de l'armée, le général Anupong Paojinda, la possibilité de rétablir l'ordre mais le haut gradé a prôné des négociations et refusé de recourir à la force pour déloger les manifestants qui campent depuis le 26 août sur les pelouses du complexe abritant les bureaux du premier ministre.

Officiellement, les rassemblements politiques sont interdits en vertu de l'état d'urgence qui a été totalement ignoré par les milliers de manifestants encore retranchés au siège du gouvernement.

«On n'a pas besoin d'état d'urgence car personne ne s'y est conformé», a dit vendredi M. Samak à la presse, ajoutant: «Comme les gens ne s'y conforment pas, j'examinerai (dans les prochains jours) la possibilité de le lever».

Jeudi, le gouvernement a lancé l'idée d'un référendum national pour tenter de sortir de l'impasse et, vendredi, M. Samak a estimé que «ce serait la meilleure solution».

Les modalités d'une telle consultation restent toutefois à définir.

L'opposition parlementaire a estimé qu'un référendum ne règlerait pas le problème et elle s'est montrée favorable à la dissolution de la chambre basse et à la convocation de nouvelles législatives.

L'occupation du siège du gouvernement est organisée par une coalition extra-parlementaire représentant divers groupes de la société civile à Bangkok.