Les États-Unis et l'Irak sont très proches d'un accord sur le futur statut des troupes américaines en Irak après 2008, dont une dernière mouture de projet sera présentée vendredi aux plus hautes autorités de ce pays.

«Nous sommes très, très proches» d'un accord sur le Sofa (Status of Forces Agreement) qui doit régir la présence de l'armée américaine en Irak, a déclaré la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice en arrivant pour une visite surprise à Bagdad.

«C'est un accord très sophistiqué. Nous avons fait preuve de flexibilité et l'Irak aussi», a précisé Mme Rice lors d'une conférence de presse à l'issue de plus de trois heures d'entretiens avec le premier ministre irakien Nouri al-Maliki et des membres du gouvernement.

«C'est un accord important qui permettra à l'Irak et aux États-Unis de poursuivre leur coopération en établissant les fondations qui renforceront les acquis (...) Nous travaillons comme des partenaires et personne plus que les États-Unis est content de voir l'emergence d'une souveraineté irakienne», a-t-elle insisté.

Son homologue irakien Hoshyar Zebari a abondé dans le même sens. «C'est la version la plus achevée de tous les +Sofa+ signés entre les États-Unis et un autre pays. Les négociateurs américains ont montré une grande dose de flexibilité», a-t-il assuré à La Presse.

«Nous espérions conclure l'accord avant mais cela a pris beaucoup de temps. Cependant, aujourd'hui nous sommes très, très proches d'un accord», a-t-il ajouté.

Quelque 142 000 soldats américains se trouvent actuellement en Irak. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait décidé en décembre 2007 de reconduire pour «la dernière fois» le mandat de la force multinationale jusqu'au 31 décembre 2008.

Les négociations sur le Sofa, qui devaient initialement s'achever fin juillet, se poursuivent notamment sur le calendrier de retrait réclamé par Irakiens.

Signe que les choses avancent, M. Zebari a annoncé qu'un projet d'accord sur le futur statut de l'armée américaine en Irak serait présenté vendredi au Conseil politique pour la sécurité nationale, qui regroupe le Conseil présidentiel, le premier ministre et les représentants des principaux partis irakiens.

«Nous avons un texte mais ce n'est pas l'accord définitif. Tous les sujets ont été abordés», a déclaré M. Zebari.

Le ministre irakien des Affaires étrangères a ajouté que «demain (vendredi) est un jour très important», à l'issue de la conférence de presse.

Pour être validé, l'accord doit être approuvé par le Parlement irakien, qui reprend ses travaux le 9 septembre, puis ratifié par le Conseil présidentiel composé d'un kurde, d'un chiite et d'un sunnite.

Le mouvement du leader radical chiite Moqtada Sadr, bête noire des Américains, a appelé à des manifestations jeudi dans tout le pays contre la visite «suspecte» de Condoleezza Rice et répété son opposition à un accord à long terme entre Bagdad et Washington.

«Nous appelons les plus hautes autorités du gouvernement irakien à ne pas signer l'accord et nous appelons également à la fin de l'occupation», a déclaré Liwaa Smeisem, le chef du bureau politique du mouvement sadriste à Najaf.

En fin d'après-midi, Mme Rice a quitté Bagdad pour rejoindre Washington.