Quelque 300 partisans du principal parti d'opposition au Cambodge ont manifesté mercredi à Phnom Penh pour protester contre les résultats des élections législatives de dimanche ayant abouti à une victoire écrasante du parti du premier ministre Hun Sen, demandant un nouveau vote.

Sur la base de ses propres décomptes, le Parti du peuple cambodgien (PPC) de Hun Sen au pouvoir depuis près de trente ans, a affirmé avoir remporté 90 des 123 sièges à pourvoir dans la nouvelle Assemblée nationale, attribuant 26 députés au Parti de Sam Rainsy, 3 députés au Parti des Droits de l'Homme, 2 députés au Parti de Norodom Ranariddh et 2 députés au Funcinpec.

«Nous ne pouvons pas accepter les résultats de l'élection. S'il vous plaît, annulez les résultats et organisez un nouveau vote», a demandé Sam Rainsy, leader du principal parti d'opposition, ajoutant qu'il allait saisir la commission nationale électorale (NEC).

Sam Rainsy a assuré qu'un million d'électeurs, sur les 8,1 millions d'électeurs potentiels, avaient été rayés des listes et n'avaient donc pu voter. Les observateurs de l'Union européenne ont estimé ce chiffre à 50 000.

Le secrétaire général de la NEC, Tep Nytha a démenti qu'un million de personnes aient été privées de vote et a indiqué qu'aucune loi ne prévoyait l'organisation d'un nouveau scrutin.

En dépit d'améliorations, les élections législatives de dimanche dernier au Cambodge n'ont pas rempli certaines normes internationales essentielles, a estimé mardi une mission d'observateurs européens.

Le scrutin a été entaché par l'écrasante couverture du PPC par les médias audiovisuels contrôlés par le gouvernement, la suppression incorrecte des listes électorales de 50 000 noms de personnes qui n'ont pu voter, ainsi que par d'autres irrégularités, selon un rapport préliminaire de 130 observateurs de l'Union européenne.