Les autorités serbes tentent de découvrir qui a aidé Radovan Karadzic à prendre une fausse identité, ce qui lui a permis d'échapper à la justice pendant treize ans, a déclaré jeudi Bruno Vekaric, porte-parole du procureur serbe chargé des crimes de guerre Vladimir Vukcevic.

Selon Bruno Vekaric, les autorités essayent aussi de se renseigner sur la vraie identité de Dragan Dabic, le nom que l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie a utilisé durant sa cavale.

Radovan Karadzic a été arrêté lundi à Belgrade et il doit être remis prochainement au Tribunal pénal international de La Haye pour l'ex-Yougoslavie à La Haye, afin d'y être jugé.

Selon des responsables serbes, Dragan Dabic est mort en 1993 à Sarajevo. D'après des médias serbes, M. Dabic était un combattant serbe qui est mort pendant la guerre. Mais selon d'autres sources à Sarajevo, c'était un civil tué par les troupes de M. Karadzic, qui ont assiégé la capitale bosniaque pendant la guerre de 1992-95.

M. Vekaric a refusé d'en dire plus. «Il y a sept Dragan Dabic à Sarajevo, morts ou vivants», a-t-il dit à l'Associated Press.

Il a également confié que M. Karadzic avait obtenu les faux papiers alors que le président serbe Slobodan Milosevic était encore au pouvoir, avant son éviction en octobre 2000, suite à un soulèvement populaire.

M. Vekaric a souligné qu'à Ruma, une ville située au nord de Belgrade -où la fausse carte d'identité au nom de Dragan Dabic a été remise à Karadzic- il semble qu'un chef paramilitaire local ait joué un rôle dans ce trafic de faux papiers. Ce chef paramilitaire, Slobodan Medic, est actuellement jugé pour son implication présumée dans le massacre de Srebrenica, qui avait fait environ 8000 morts en 1995.

Ceux qui ont aidé Karadzic à échapper à la justice seront poursuivis, selon M. Vekaric. Il a ajouté qu'ils seraient aussi utilisés pour traquer les derniers fugitifs accusés de crimes de guerre, dont le général Ratko Mladic.