La France a formellement démenti mercredi avoir versé en 2003 de l'argent à la guérilla colombienne des Farc pour obtenir la libération d'Ingrid Betancourt, Franco-colombienne retenue en otage, comme l'a affirmé la chaîne de télévision colombienne RCN.

Le ministère des Affaires étrangères «dément formellement les allégations d'une télévision colombienne selon lesquelles l'émissaire français, M. Noël Saez, aurait remis une somme d'argent à des membres des Farc ou supposés tels, en 2003, pour obtenir la libération d'Ingrid Betancourt», indique un communiqué.

«Le ministère rappelle que les émissaires des pays facilitateurs ont travaillé avec l'accord des autorités colombiennes», souligne le texte.

A l'appui de ses affirmations, RCN avait cité mardi un courrier électronique de l'ex-numéro 2 des Farc, Raoul Reyes, tué en mars, et adressé à M. Saez, l'un des deux émissaires chargés par la France, la Suisse et l'Espagne d'établir des contacts avec la guérilla en vue de la libération des otages en Colombie.

Le gouvernement colombien a mis fin lundi à la mission de facilitation des émissaires suisse et français, affirmant qu'il n'avait «pas confiance» en eux.

Paris a pris acte du rejet par Bogota de la médiation européenne. «Cette décision n'empêchera pas le développement de nos relations bilatérales avec la Colombie», indique encore le communiqué du Quai d'Orsay.