Une foule record de 120 000 personnes change inévitablement l'ambiance d'un festival, le transformant en une sorte de parc d'attractions dont l'événement a parfois le dessus sur la programmation. Mais de la bonne musique et des gros noms viennent à la fois justifier et pardonner de longues files d'attente.

C'est ce qu'on peut conclure de la septième présentation du festival Osheaga, qui a accueilli 40 000 personnes de plus au parc Jean-Drapeau cette année par rapport à l'an dernier, avec trois journées qui affichaient complètes.

Au moment de mettre sous presse, une constellation de lucioles venait d'apparaître dans les airs devant la scène principale où se produisait le duo blues rock The Black Keys. C'était en fait une pluie de pixels tombant au gré du vent du haut d'une grue sur la foule conçue par la boîte multimédia montréalaise Moment Factory (pour ne pas dire 2000 bracelets intelligents synchronisés avec la musique). The Black Keys interprétait un titre de circonstance, Everlasting Light. Beaucoup moins spectaculaire qu'attendu, c'était tout de même une belle petite cerise sur le sundae pour la fin du festival.

The Black Keys revisitait Montréal pour une troisième fois en un an. Juste avant, Metric, City and Colour, The Shins et Santigold s'étaient succédé sur les scènes principales, avec un mauvais temps moins intense que prévu pour la journée d'hier.

Rendez-vous du 2 au 4 août 2013

Osheaga est devenu un événement touristique majeur, avec plus de la moitié des spectateurs qui viennent de l'extérieur de Montréal. Nous avons croisé des gens de New York, Edmonton, Stockholm, Toronto, Burlington, Boston, etc. Tous ont dit que c'est la programmation de haut calibre et au goût du jour (Florence + The Machine, A$AP Rocky, Of Monsters and Men, Passion Pit, etc.) qui les a convaincus de faire la route jusqu'à Montréal, Osheaga étant le prétexte de quelques jours supplémentaires de vacances au Québec.

Pour les habitués du festival, c'était étrange de prendre le métro entouré de touristes anglophones. Un vendeur de bière s'est fondu en excuses de nous avoir abordée en anglais. «C'est plus simple comme ça», a-t-il expliqué.

Vendredi, la circulation sur le site était particulièrement difficile. Rien à voir avec l'atmosphère somme toute intime des premières années du festival, où aller voir trois spectacles en 30 minutes était chose possible. Les ponts de cinq mètres de hauteur permettant de rejoindre les scènes Vertes et des Arbres (aménagées dans de nouveaux lieux plus vastes cette année) ont répondu lentement à la demande.

Mais evenko ne se dit pas victime de son succès. «Je pense qu'on avait une bonne planification. On a pensé plus grand et agrandi le site de 30%, indique le premier vice-président Jacques Aubé. Je suis satisfait. Osheaga est là pour longtemps et il y a toujours des choses qui vont changer.»

«Avec Eminem l'an dernier, le festival a gagné en notoriété, se réjouit de son côté Nick Farkas, vice-président aux concerts et événements. Ça nous donne la possibilité de pousser l'aspect client dans le futur.»

C'est donc rendez-vous l'année prochaine pour la huitième présentation du festival Osheaga, du 2 au 4 août.