Le voyage est prévu dans cinq mois, mais l’aventure a déjà commencé pour 300 jeunes en insertion de la région parisienne. En stage dans le sud de la France, ils tentent de se tailler l’une des 15 places à bord du Belem, joyau du patrimoine maritime français, qui, fin avril, quittera Athènes pour mettre les voiles vers Marseille, avec à son bord la flamme olympique des Jeux de Paris.

Cap sur les JO de Paris

Douze jours à traverser la Méditerranée pour ramener en France le flambeau attendu à Paris le 26 juillet. À bord du Belem, la quinzaine d’apprentis sélectionnés accompagnera l’équipage. Au large de Toulon, le célèbre trois-mâts construit au XIXsiècle multiplie les sorties en mer avec à son bord les stagiaires qui rêvent de convoyer la torche. Les jeunes y sont formés aux missions essentielles d’un périple de la sorte : de la corvée de vaisselle au hissage de voiles en passant par l’entretien des mâts. Si seulement 15 auront la chance de participer à l’aventure olympique, les 300 participants regagneront la terre ferme en ayant appris les bases de la navigation.

PHOTO NICOLAS TUCAT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le Belem passe devant le fort Saint-Jean alors qu’il pénètre dans le Vieux-Port de Marseille, dans le sud de la France, le 9 octobre. Quand il entrera à nouveau dans les eaux du port de la cité phocéenne le 8 mai prochain, le plus vieux voilier français transportera la flamme olympique.

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L’ancien navire marchand fait désormais office de bateau de formation. Le trois-mâts long de 58 m a été racheté en 1979 par la Caisse d’Épargne, qui crée un an plus tard la Fondation Belem, embarquant à son bord des stagiaires, huit mois par an.

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« Notre modèle économique repose désormais sur ces stages d’immersion et de transmission. Tout le monde peut y participer pour découvrir le monde maritime », souligne le commandant Mathieu Combot. Mais les jeunes en insertion qui participent au programme actuel espèrent plus que découvrir le monde maritime. Ils rêvent de faire l’aller-retour en Grèce au printemps prochain.

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Chargé d’enseigner aux stagiaires comment manœuvrer et entretenir les voiles, le gabier instructeur Kevin Le Guen fait partie des 16 marins professionnels que compte l’équipage du Belem.

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Lors de sa mise en mer à la fin du XIXe siècle, le Belem n’est alors qu’un simple cargo, servant notamment à transporter des fèves de cacao du Brésil. Mais il aura plusieurs vies. Sauvé de l’abandon en 1914 par le duc de Westminster, qui le transforme en élégant yacht de croisière, il sera ensuite acheté par le célèbre brasseur Arthur Ernest Guiness et passera même sous pavillon italien après la Seconde Guerre mondiale.

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Si le roulis et les rafales à 90 km/h ont mis les nerfs et les estomacs des stagiaires à rude épreuve, la plupart « en [gardent] un super souvenir », explique Maïssan Chekri, 18 ans.

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Un membre de l’équipage grimpe dans une vergue pour serrer une voile. Pour plusieurs apprentis qui prennent la mer pour la première fois, le stage présente certains défis.

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À bord, il reste de petits aménagements à faire pour accueillir la flamme. « Mais les conditions de vie seront les mêmes », assure Delphine Moulin, directrice des célébrations pour Paris-2024. Pour protéger le bois du navire, « la flamme voyagera dans une lanterne complètement hermétique », ajoute-t-elle.

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Un gabier instructeur observe un apprenti hisser une voile. « J’ai pas mal tiré sur les cordes » pour monter les voiles, témoigne Elizabeth Auffray, organisatrice du stage.

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« Cela a du sens que ce soit ce voilier qui transporte la flamme olympique puisqu’il a été construit en 1896, l’année de la création des Jeux modernes. Ils sont nés en même temps », fait valoir le commandant du navire.

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Faire l’ascension du grand mât est au nombre des activités pratiques que la formation propose. Ayant débuté l’été dernier, les stages de sélection pour l’aventure olympique se poursuivent jusqu’à la fin de l’année. Les gagnants se joindront à l’équipage pour la traversée de la Méditerranée à titre d’« éclaireurs ».

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Photo de famille avant d’embarquer sur le bateau pour un voyage en mer de deux jours, à La Seyne-sur-Mer, commune du sud de la France située près de Toulon, au bord de la Méditerranée, le 17 octobre. Parmi cette cohorte, un seul candidat sera sélectionné pour participer au périple olympique.