Après l’immense succès de son exposition Égypte. Trois mille ans sur le Nil, qui a attiré un nombre de visiteurs record, le musée de Pointe-à-Callière a maintenant la tâche aussi délicate que pharaonique de tout remballer. Mission : retourner intacts les 320 objets authentiques prêtés par le Museo Egizio de Turin, en Italie.

L’art du démontage d’exposition

En près de six mois, l’exposition Égypte. Trois mille ans sur le Nil, qui a pris fin le 15 octobre, a accueilli quelque 341 720 visiteurs, un record depuis la fondation du musée. Les visiteurs ont ainsi pu admirer des centaines d’objets inestimables présentés en exclusivité nord-américaine. Issues de la collection du Museo Egizio (musée égyptien en français), l’une des plus importantes au monde, ces reliques de l’Égypte ancienne doivent maintenant reprendre la route vers le nord de l’Italie. Notre photographe Alain Roberge a assisté au travail méticuleux de ces experts du démontage chargés de préparer momies, stèles funéraires, vases et statues, tout aussi précieux que fragiles, pour le long voyage de retour.

Alain Roberge

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Le photographe Alain Roberge

Titulaire d’un diplôme en photographie du cégep du Vieux Montréal, Alain Roberge travaille de 1993 à 1998 pour deux agences photo sur la Rive-Sud de Montréal afin de consolider son expertise en photographie médiatique. Durant cette période, il offre aussi ses services comme photographe pigiste et surnuméraire au quotidien La Presse. C’est en avril 2001 qu’il intègre à temps plein l’équipe. Il réalisera de nombreux reportages en couvrant des sujets tels que les problèmes sociaux, les enjeux environnementaux et les évènements marquants de l’actualité. Depuis toujours, son travail est caractérisé par une grande sensibilité, une attention particulière aux détails et une capacité à raconter les évènements à travers ses photographies.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Roberta Accordino, adjointe à la gestion des collections du Museo Egizio, inspecte avec minutie chaque millimètre d’une statue funéraire. La lampe Godox qu’elle utilise permet de mettre en relief les moindres détails de l’œuvre.

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Marie-Hélène Rolko, technicienne en muséologie, et Giulia Gregori, gestionnaire des collections et coordonnatrice des prêts et des expositions itinérantes du Museo Egizio, emballent l’une des trois momies de chats prêtées pour l’exposition.

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Claudine Viens, responsable de la gestion des collections au musée de Pointe-à-Callière, déplace une statue de faucon. Elle positionne ses mains de façon à manipuler l’œuvre datant de l’époque romaine avec la plus grande prudence.

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Giulia Gregori examine un élément décoratif en bois sculpté représentant Anubis, dieu de la momification. Le port de gants en nitrile permet à la fois d’éviter tout contact direct des mains avec les objets et de faciliter la préhension.

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Le spécialiste en manutention d’œuvres d’art grand format Claude Bernard (à droite) prépare l’emballage de la statue du pharaon Amenhotep II, chef-d’œuvre datant du Nouvel Empire et pesant pas moins de 1400 lb.

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Les équipes du Museo Egizio et de Pointe-à-Callière manipulent avec une extrême délicatesse une tunique en lin et en laine fabriquée il y a près de 2000 ans. Alors que le lin est le textile le plus utilisé dans l’Égypte antique, l’usage de la laine est plutôt rare.

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Claudine Viens et Giulia Gregori retirent avec précaution une statue à tête humaine datant de la 26e dynastie (664-525 av. J.-C.). De telles statues servaient de modèle aux artisans et aux apprentis pour leurs études et leurs essais préliminaires.

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Roberta Accordino, Claude Bernard et son équipe installent sur une palette de transport une statue représentant Ptah, dieu protecteur de la ville antique de Memphis. Au lieu de placer la statue dans une caisse, c’est la caisse qui sera remontée autour de l’objet afin de limiter au maximum les manipulations.

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Giulia Gregori effectue le constat d’état d’un récipient à huile ou à parfum en forme de hérisson, datant de la 26dynastie. Un constat d’état consiste à décrire tout changement qui se serait produit durant l’exposition ou le prêt d’une œuvre.

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Roberta Accordino photographie la statue du pharaon Amenhotep II pour une dernière fois avant la fermeture de la caisse afin de conclure son constat d’état.

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Paulo Sabino, préposé aux bâtiments et technologies, et Sébastien Desjardins, technicien en muséologie, démontent la vitrine dans laquelle était exposé un imposant fragment de sarcophage en calcaire représentant possiblement un haut dignitaire thébain.

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Roberta Accordino examine une statue représentant le dieu Ptah, vérifiant que son état n’a pas été altéré durant l’exposition. Chaque statue monumentale de l’exposition passe par la même inspection minutieuse avant d’être remise en caisse.