Télescope spatial le plus puissant jamais lancé en orbite, James Webb dévoile depuis plus d’un an les secrets les mieux gardés de l’Univers en produisant des clichés d’une beauté sidérale.

Révéler le cosmos

Après des décennies de recherche et de développement et plus de 10 milliards de dollars pour le construire, le télescope spatial James Webb a prouvé que les performances de ses capteurs et de ses miroirs sont à la hauteur des espoirs qu’on plaçait en lui. De galaxies éloignées nous fournissant des données inestimables à propos de la création de l’Univers jusqu’aux objets de notre système solaire, voici une sélection d’images captées par l’observatoire spatial, de sa position à 1,5 million de kilomètres de la Terre.

PHOTO LAURA BETZ, NASA

Composé de 18 hexagones de béryllium plaqué or, réglables indépendamment, le miroir principal de James Webb mesure 6,5 m de diamètre. Ce qui en fait le plus grand télescope spatial jamais construit.

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Captée par sa caméra proche infrarouge (NIRCam), cette image dévoile l’une des premières découvertes de James Webb : deux étoiles jusqu’ici impossibles à observer surgissent de la nébuleuse de l’Anneau austral (l’une brille au centre de la nébuleuse et la seconde à l’orée du nuage orangé). Aussi appelée NGC 3132, la nébuleuse est située dans la Voie lactée, à environ 2000 années-lumière de notre système solaire. Le gigantesque nuage de gaz et de poussière qui dessine des anneaux orange est produit par une étoile en fin de vie.

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Magnifique paysage stellaire, près de la nébuleuse géante NGC 3603, l’un des plus importants amas de jeunes étoiles de la Voie lactée. Une pépinière qui compte plus de 7500 étoiles, pour beaucoup très jeunes et très massives.

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L’œil infrarouge de James Webb nous offre un regard inédit sur Saturne. Les anneaux composés principalement de glace apparaissent beaucoup plus brillants que Saturne elle-même. « Saturne apparaît extrêmement sombre à cette longueur d’onde infrarouge observée par le télescope, car le gaz méthane [présent en petite quantité dans son atmosphère] absorbe la quasi-totalité de la lumière solaire », explique la NASA sur son site web. À gauche de Saturne, on distingue Dioné, Encelade et Téthys, 3 des 82 lunes que compte la planète.

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Grâce à l’instrument MIRI (Mid-Infrared Instrument), le télescope a immortalisé l’ultime moment d’une étoile massive avant qu’elle n’explose en supernova. Durant cette éphémère phase transitoire, l’étoile est alors appelée Wolf-Rayet. Nommée WR 124, l’étoile Wolf-Rayet ci-dessus est observée dans la constellation de la Flèche, à environ 15 000 années-lumière du système solaire.

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Le 11 juillet 2022 à la Maison-Blanche, Joe Biden dévoilait la première image prise par James Webb : un scintillant panorama de couleurs représentant des galaxies nées tout juste après le Big Bang, il y a plus de 13 milliards d’années. Un jour « historique » salué par le président américain.

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« En seulement un an, le télescope James Webb a transformé la vision que l’humanité a du cosmos », a déclaré dans un communiqué le patron de la NASA, Bill Nelson, le 12 juillet, à l’occasion du premier anniversaire du télescope. Un an après la diffusion de ses premiers clichés, James Webb a dévoilé cette image grandiose sur laquelle l’on assiste à la naissance d’étoiles semblables à notre Soleil.

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Publiée l’été dernier par l’Agence spatiale européenne (ESA) et la NASA, cette image de la galaxie du Fantôme (ou M74) exhibe son cœur bleu vif et met en relief son tourbillon caractéristique. « Le regard perçant de Webb a révélé de fins filaments de gaz et de poussière dans les bras lumineux en forme de spirale qui se déploient du centre de cette image », écrit l’ESA sur son site web.

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Bordée d’un nuage de poussière qui oscille entre l’orange et le bleu, qu’a dévoilé l’instrument NIRCam du télescope, la proto-étoile LDN-1527 (ou L1527) n’a que 100 000 ans, un fœtus dans le monde stellaire. En attendant que son développement lui permette d’atteindre la fusion nucléaire, la proto-étoile est « alimentée » en matériaux par le disque noir qui l’entoure, cercle aux dimensions similaires à celles de notre système solaire. À ses débuts, notre Soleil devait ressembler à cette vue de LDN-1527, estiment la NASA et l’ESA.

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Formée de plus de 100 astronomes, l’équipe de la collaboration Physique à haute résolution angulaire dans les galaxies proches (PHANGS) utilise les images infrarouges fournies par James Webb pour mieux comprendre les galaxies spirales. Ci-dessus, la galaxie spirale barrée NGC 1433 photographiée grâce à l’instrument MIRI du télescope. Pour la première fois, les scientifiques ont observé des bulles de gaz caverneuses, d’où des étoiles en formation ont relâché de l’énergie.

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Né d’une collaboration entre la NASA, l’Agence spatiale européenne et l’Agence spatiale canadienne, James Webb offre des images d’une richesse que Hubble, son prédécesseur, ne peut égaler. Hubble observe principalement ce qui est visible, alors que James Webb utilise l’infrarouge.

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Située dans la constellation de Pégase, la galaxie spirale lumineuse NGC 7469 fait partie des galaxies de Seyfert, caractérisées par leurs noyaux extrêmement brillants au centre duquel l’on retrouve un trou noir supermassif. Ces noyaux représentent l’une des plus grandes sources de rayonnement électromagnétique connues de l’Univers. James Webb a récemment dévoilé le plus ancien trou noir supermassif jamais observé. Il se serait formé 570 millions d’années après le Big Bang.