Les chameaux sacrificiels du Pakistan ont pour beaucoup été épargnés cette année lors des cérémonies de l’Aïd al-Adha, les vendeurs peinant à se départir de leurs bêtes en raison de leur coût trop élevé, tout cela alors que leurs profits étaient déjà amputés par la hausse des frais d’exploitation. Dans l’espoir de se démarquer et de limiter les pertes, certains ont choisi de refaire une beauté à leurs chameaux.

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Un jeune homme près de son chameau, à Karachi, au Pakistan.

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Des centaines d’éleveurs de chameaux d’Arabie (aussi appelés dromadaires) ont campé pendant des semaines dans des marchés aux bestiaux entre Islamabad, capitale du Pakistan, et sa ville jumelle de Rawalpindi, dans l’espoir de vendre leurs animaux avant la fête de l’Aïd al-Adha, plus importante des fêtes musulmanes.

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Or, avec l’inflation galopante que connaît depuis des mois le Pakistan, les marchés ont attiré cette année beaucoup moins de monde qu’à l’accoutumée. Ci-dessus, Amanullah Khan, un adolescent pakistanais, tente tant bien que mal d’embellir au henné les chameaux qui le toisent et ainsi attirer les acheteurs d’un marché d’Islamabad.

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Le cousin d’Amanullah, Zakaria, a emmené 18 chameaux avec lui après avoir connu des ventes fructueuses l’année dernière. Mais cette saison, il n’en a pour l’heure vendu qu’un seul. « Les gens n’ont pas les moyens d’acheter. Les clients ne viennent pas au marché et ceux qui viennent préfèrent repartir les mains vides en raison du prix élevé des animaux », explique-t-il.

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Pour l’Aïd al-Adha – célébrée cette année les 28 et 29 juin au Pakistan –, beaucoup de dévots sacrifient une bête, en général un mouton, pour commémorer la soumission d’Ibrahim à Dieu, prêt à immoler son fils auquel fut substitué cet animal. Il peut également s’agir d’une chèvre, d’un bœuf ou d’un chameau.

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La viande obtenue à la suite du sacrifice est d’ordinaire répartie en trois parts égales : une à la famille, une aux proches et la dernière aux pauvres. Malheureusement, de nombreux Pakistanais des classes moyennes n’ont pas été en mesure de perpétuer la tradition cette année.

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« Notre revenu est le même, mais les prix sont au plus haut. Où pourrions-nous trouver autant d’argent ? », s’est interrogé Ali Akbar, un client de 46 ans sondé par l’AFP.

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Le chameau n’est pas l’animal le plus couramment sacrifié au Pakistan, mais certaines personnes aisées le préfèrent, car 11 familles peuvent en partager la viande, selon les règles de l’islam. Beaucoup préfèrent toutefois se diriger vers l’enclos des bœufs, moins onéreux.

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Un client examine les dents d’un chameau dans un marché en périphérie de Karachi. Le prix d’un chameau pouvait s’élever jusqu’à 1 million de roupies (4500 $ CAN) alors que les bœufs coûtaient jusqu’à 500 000 roupies et les chèvres, entre 50 000 et 150 000.

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Les profits des vendeurs ont été considérablement amputés par les taxes imposées par le marché, la hausse des prix du fourrage et de la location des camions, de même que les salaires de la main-d’œuvre.

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« Je perdrai des millions de roupies cette année », a tristement prédit Zakaria. « La valeur de la roupie pakistanaise a chuté, constate Haq Nawaz, un client. Qui achètera des animaux aussi chers ? »