Autrefois artère vitale du Bangladesh, la Buriganga est aujourd’hui tellement polluée qu’il n’y a pratiquement plus de poissons qui y vivent. Les bateaux circulent sur une rivière « morte » en raison des déversements massifs de déchets industriels et humains.

Le Bangladesh, pays d’Asie du Sud qui compte près de 170 millions d’habitants, dont 23 millions vivent dans la capitale, Dacca, possède environ 220 rivières, petites et grandes, et une grande partie de sa population dépend des cours d’eau pour sa subsistance et ses déplacements.

La rivière Buriganga, ou « vieux Gange », est si polluée que ses eaux sont noires, sauf pendant la mousson. Et une odeur nauséabonde s’en dégage à longueur d’année. L’industrie textile et les déversements d’eaux usées sont montrés du doigt pour expliquer le déclin de la rivière.

PHOTO MOHAMMAD PONIR HOSSAIN, REUTERS

Bateaux sur la rivière Buriganga, à Dacca

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« Il y a 20 ans, l’eau de cette rivière était bonne. Elle était pleine de vie », raconte Nurul Islam, qui gagnait sa vie en pêchant dans la Buriganga par le passé. « Nous avions l’habitude de nous baigner dans la rivière. Il y avait beaucoup de poissons… »

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Le Bangladesh est le deuxième exportateur mondial de vêtements après la Chine. Cette industrie en plein essor est l’un des principaux responsables du déclin écologique de la rivière.

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Des eaux usées non traitées, des sous-produits de la teinture des tissus (de couleur bleue ici sur la photo) et d’autres déchets chimiques provenant des usines voisines sont déversés quotidiennement dans la Buriganga.

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Le polyéthylène et les déchets plastiques empilés sur le lit de la rivière l’ont rendue peu profonde et ont même modifié son cours.

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« Ceux qui se baignent dans cette rivière vont souvent souffrir de la gale », affirme Siddique Hawlader, 45 ans, un passeur qui vit dans son bateau sur la rivière. « Parfois, nous avons les yeux qui nous démangent ou qui brûlent. »

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Des enfants jouent sur la rive de la rivière Buriganga, dont dépendent des millions de personnes.

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Selon Sharif Jamil, du groupe environnemental Bangladesh Paribesh Andolon, le cours d’eau est sur le point de mourir. « Il n’y a ni poissons ni vie aquatique dans cette rivière pendant la saison sèche. Nous la qualifions de biologiquement morte. »

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Des buffles se baignent en amont de la Buriganga. En 1995, le Bangladesh a rendu obligatoire le traitement des eaux usées industrielles, mais les industries font souvent fi de cette règle.

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Bien que le gouvernement effectue des contrôles réguliers, il ne dispose pas du personnel nécessaire pour effectuer une surveillance « 24 heures sur 24 » auprès des industries, selon un responsable des autorités environnementales du pays.

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Des femmes font sécher des peaux devant une tannerie sur la rive de la rivière Dhaleshwari, qui se jette dans la Buriganga.