Notre photojournaliste a consacré plusieurs jours à explorer les rues situées près de la place Émilie-Gamelin et du Village, un secteur aux prises avec de graves problèmes sociaux.

La fermeture imminente de l’emblématique magasin Archambault, prévue pour le 30 juin prochain, est un signal d’alarme quant au déclin du secteur de la place Émilie-Gamelin et du Village. Autrefois, cet endroit était un incontournable de la vie montréalaise. Malheureusement, la violence, le crime, l’itinérance et la consommation de crack perturbent le quartier, transformant ce secteur en une zone hostile pour les commerçants et les Montréalais.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Portrait du photojournaliste Martin Tremblay en action dans une ruelle à Montréal

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

« Je fais partie du Village et l’endroit est un refuge pour tout le monde. Je ne veux pas montrer du doigt les itinérants et les toxicos. Je comprends par où ils passent. Je suis une personne qui a un passé avec la drogue. Je crois que c’est du monde qui est incompris et qui a juste besoin d’aide », nous explique Axel.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Autrefois, ce secteur était un pôle incontournable de la vie culturelle et nocturne montréalaise. La fermeture du magasin Archambault met en évidence les problèmes du quartier. Malgré tout, la salle de spectacle de l’Olympia résiste et reste un repère culturel dans le secteur.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Les policiers du poste de quartier 22 du SPVM patrouillent à pied dans les rues pour assurer la sécurité des citoyens. Ils sont constamment amenés à intervenir auprès d’une population en détresse. Une multitude de problèmes sociaux qui complique leurs interventions.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

La place Émilie-Gamelin, située au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-Hubert, est l’épicentre de la crise socio-économique qui secoue le quartier. C’est là que les manifestations de ces problèmes prennent une ampleur significative.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

En mars dernier, une pétition lancée par la Société de développement commercial (SDC) du Village a poussé l’administration Plante à mettre en place une « cellule de crise » pour aider le quartier.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Derrière un bâtiment commercial de la rue Sainte-Catherine, un homme est allongé au sol, sous l’effet de la drogue. Des seringues et des sachets vides jonchent le sol, témoignant de la consommation régulière de drogue à cet endroit.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Le propriétaire d’un dépanneur du quartier nettoie le trottoir devant son commerce.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Dans un coin oublié, une femme fume une dose de crack avec une pipe. « J’ai appris à consommer lentement. Beaucoup vendraient leur mère pour une dose », explique cette femme dans la trentaine.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Sous terre, les problèmes sociaux sont tout aussi présents. La station de métro Berri-UQAM et ses restaurants sont souvent un refuge pour la clientèle itinérante du secteur.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Le Village est à la croisée des chemins : entre son passé animé, avec ses bars branchés et ses saunas, et son présent marqué par ses commerces abandonnés.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Plusieurs résidants rencontrés par La Presse ont témoigné de la réalité. Ils ont exprimé leur inquiétude face à l’aggravation de la situation. Les crimes liés à l’itinérance se multiplient et l’insécurité règne désormais dans le quartier. Certains cherchent d’autres lieux où habiter, ne se sentant plus en sécurité dans leur quartier depuis un certain temps.

Qui est Martin Tremblay ?

Photojournaliste à La Presse depuis 20 ans, où il a occupé le poste de directeur photo pendant cinq ans, Martin Tremblay se spécialise dans les projets documentaires à caractère sociaux. Il est reconnu pour ses reportages en terrain difficile. Il a notamment remporté en 2017 et 2019 le prix du meilleur reportage au Concours canadien de journalisme. Il a également été en nomination au prestigieux concours National Pictures of the Year, quatre années consécutives. Au Québec, il a décroché neuf prix Antoine-Desilets, qui récompensent les meilleures photos de presse. Il a visité l’Ukraine à deux reprises pour témoigner des conséquences humaines de la guerre. Sa couverture de conflits armés, notamment en Afghanistan, a été reconnue par ses pairs.