(Bruxelles) La campagne militaire menée par la Russie en Ukraine « devient de plus en plus brutale », a estimé lundi le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, faisant état de « nombreuses » victimes civiles.

« La campagne militaire russe devient de plus en plus brutale et les forces armées ukrainiennes ripostent avec courage. Kiev résiste, Marioupol résiste, Kharkiv résiste », a affirmé M. Borrell à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE en visioconférence.  

Les combats font de « nombreuses victimes civiles » et « le nombre de personnes fuyant les combats augmente », a-t-il dit, lors d’une conférence de presse.

« Notre soutien aux forces ukrainiennes est crucial », a estimé Josep Borrell, soulignant que tous les États membres étaient d’accord pour l’augmenter.  

Il avait annoncé dimanche un accord des Vingt-Sept pour fournir à l’armée ukrainienne des armements d’une valeur de 450 millions d’euros, ainsi que des équipements de protection et du carburant pour 50 millions.

« C’est la première fois dans l’histoire que nous allons le faire », a martelé Josep Borrell.

« L’Ukraine a également demandé un soutien pour du renseignement géospatial et nous avons mobilisé notre centre satellitaire qui est basé à Madrid pour travailler sur ce point », a-t-il précisé.

Interrogé par un journaliste, le chef de la diplomatie de l’UE est également revenu sur ses déclarations de la veille concernant la fourniture d’avions de combat à l’Ukraine. Mais il n’a pas précisé quels pays livreraient ces appareils ni par quels moyens.  

« Les pays qui en disposent pourront fournir ces avions de chasse qui doivent pouvoir être pilotés par des pilotes ukrainiens », s’est-il contenté de déclarer.

Il a salué l’annonce par l’Allemagne d’une augmentation de son budget militaire au-delà de 2 % de son produit intérieur brut (PIB). Selon lui, l’UE doit « dépenser plus, mais aussi dépenser mieux ».

Enfin, Josep Borrell a insisté sur le coût des sanctions européennes pour les Européens eux-mêmes et la nécessité d’y préparer l’opinion publique.

« Nous avons une dépendance au gaz et au pétrole russe. Nous allons la réduire aussi vite que possible, cela veut dire développer les énergies renouvelables et l’hydrogène. Mais il va y avoir des turbulences sur les marchés de l’énergie. Cela va augmenter les prix qui seront payés par les consommateurs », a-t-il prévenu.

« Nos actions contre la Russie auront des conséquences et nous devons être prêts pour cela. Si nous ne payons pas ce prix aujourd’hui, nous paierons beaucoup plus demain », a-t-il assuré.