(Nations unies) Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi à l’unanimité une résolution prévoyant un régime de sanctions contre des bandes criminelles haïtiennes et pour tenter de résoudre la terrible crise sécuritaire et humanitaire en Haïti.

Le texte, préparé par les États-Unis et le Mexique et voté par les 15 membres du Conseil, vise notamment les gangs qui sèment le chaos dans ce pays pauvre des Caraïbes et dont il « exige une cessation immédiate de la violence, des activités criminelles et des atteintes aux droits humains ».

Le Conseil de sécurité débat depuis des semaines de deux projets de résolution sur Haïti, aux prises avec une crise multidimensionnelle : économique, sécuritaire, politique et humanitaire.

Lundi, le Conseil avait discuté du possible envoi d’une force internationale pour permettre à la population de sortir du « cauchemar », mais sans prendre de décision sur cette option qui ne fait pas l’unanimité.

« La situation est absolument dramatique. Le port est bloqué par les gangs qui ne laissent pas sortir le carburant […] Sans carburant, il n’y a pas d’eau. Et il y a le choléra », dont le traitement nécessite un bon approvisionnement en eau potable, avait déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

Cette deuxième résolution, adoptée vendredi, prévoit la mise en place d’un régime de sanctions (interdiction de voyage, gel des avoirs, embargo ciblé sur les armes) contre les gangs et leurs meneurs.

Le seul dirigeant mentionné par le texte onusien est Jimmy Cherizier, surnommé « Barbecue », « l’un des chefs de gangs les plus influents, qui dirige une alliance de bandes haïtiennes surnommée “ la famille G9 ” et ses alliés ». Cherizier bloque le terminal de Varreux et ses actions « ont directement contribué à la paralysie économique et à la crise humanitaire en Haïti », selon l’ONU.

« Cette résolution est une première réponse aux appels à l’aide de la population haïtienne », s’est félicitée l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU Linda Thomas-Greenfield.

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L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield

Les Haïtiens « veulent que nous agissions contre les acteurs criminels, notamment les gangs et leurs financiers, qui ont sapé la stabilité et accru la pauvreté dans cette société dynamique », a ajouté la diplomate américaine.

Elle s’est réjouie que « le Conseil de sécurité ait sanctionné l’un des dirigeants les plus connus d’une bande criminelle […] dont les agissements ont directement contribué à la crise humanitaire qui provoque tant de souffrance chez la population haïtienne ».