(Port-au-Prince) Les autorités haïtiennes ont déclaré lundi l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du pays pour une période de huit jours face à une augmentation du nombre de cas de COVID-19, après la détection des variants anglais et brésilien.

Requis depuis mai 2020 en Haïti mais largement délaissé par les habitants, le port du masque est à nouveau déclaré obligatoire dans les lieux d’accueil du public sous peine d’amende, indique l’arrêté présidentiel publié lundi.  

Un couvre-feu est instauré de 22 h à 5 h du matin sur l’ensemble du territoire où des points de lavage des mains doivent être installés dans tous les bâtiments privés et publics.

« Cet arrêté de huit jours est pour renforcer les mesures de santé publique déjà préconisées et pour diminuer la circulation des gens », a indiqué Marie-Greta Roy Clément, ministre de la Santé et de la population.

« Probablement cet arrêté devra être renouvelé s’il n’y a pas une baisse dans les chiffres, et ce pour une période plus longue avec des mesures beaucoup plus drastiques », a averti la ministre lors d’une conférence de presse.

Au cours des dernières 72 heures, 15 personnes déclarées positives à la COVID-19 sont décédées en milieu hospitalier alors que, depuis mars 2020, moins de 300 décès avaient été officiellement attribués à l’épidémie.  

La moitié des malades recensés au cours des trois derniers jours sont âgés de moins de 50 ans, un rajeunissement des patients qui inquiètent les autorités sanitaires qui déclare que « le pays est en alerte ».

Haïti fait partie de la dizaine de pays du monde n’ayant pas encore commencé sa campagne de vaccination. Le pays devrait recevoir 130 000 doses d’AstraZeneca « d’ici fin juin ou début juillet », a rappelé la ministre.

L’île des Caraïbes recevra ces vaccins à travers le programme COVAX, mécanisme mondial de fourniture de vaccins aux 92 pays les plus pauvres.  

« Puisque c’est AstraZeneca qui sera disponible en premier, les groupes cibles seront les personnes âgées », a confirmé Mme Roy Clément, précisant qu’Haïti cherchait par ailleurs à « acquérir d’autres vaccins qui peuvent être donnés à une population plus jeune. »

En Haïti, plus de la moitié des habitants ont moins de 20 ans et un tiers a moins de 14 ans.