(La Havane) Le ministère cubain des Affaires étrangères a convoqué lundi le chargé d’affaires de l’ambassade américaine, Timothy Zuñiga-Brown, afin de lui signifier son rejet du rapport annuel du département d’État sur les droits humains et dénoncer Washington pour ses propres abus aux États-Unis et à l’étranger.

Le directeur général des États-Unis au ministère, Carlos Fernandez de Cossio, a fait part à M. Zuñiga-Brown de son « rejet des allégations trompeuses et politisées concernant Cuba dans le rapport du département d’État » sur les droits de l’homme en 2020, a indiqué un communiqué du ministère cubain des Affaires étrangères.  

Dans le rapport publié la semaine dernière, le département d’État a déploré la persistance des « restrictions » à la liberté d’expression à Cuba, et a dénoncé des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des cas de torture dans cet État « autoritaire ».  

La Havane a rappelé au chargé d’affaires américain que les États-Unis eux-mêmes commettent des « violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme » sur leur territoire.

Ces abus, a souligné le ministère cubain, sont liés « au racisme, à la xénophobie, aux brutalités policières, à la torture des prisonniers, à l’emprisonnement prolongé », ainsi qu’à l’utilisation de prisons secrètes et des exécutions extrajudiciaires dans diverses parties du monde.

Le président cubain Miguel Diaz-Canel avait déjà rejeté jeudi « l’accusation indigne, immorale et mensongère du département d’État américain » après la publication de son rapport annuel.

« Ils ont recours à leur infâme rhétorique de toujours pour calomnier une île héroïque qui souffre du blocus criminel imposé par le gouvernement américain, causant d’énormes dommages au peuple cubain », a affirmé sur Twitter le président cubain.

« Si le gouvernement des États-Unis était intéressé par l’idée de défendre les droits de l’homme à Cuba, il mettrait fin au blocus et aux plus de 240 mesures de (Donald) Trump qui menacent le bien-être et la subsistance de 11 millions de Cubains », avait de son côté jugé le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez.