(La Havane) Le renforcement des sanctions économiques à l’encontre de Cuba décidé sous le mandat présidentiel de Donald Trump a coûté 20 milliards de dollars américains à l’île socialiste, a affirmé mercredi à l’AFP une responsable du ministère des Affaires étrangères cubain.  

« Les dégâts sur la relation bilatérale pendant toute cette période ont été considérables et le préjudice économique pour Cuba immense. On l’évalue à environ 20 milliards de dollars », a déclaré par courrier électronique à l’AFP Johana Tabalada, une responsable de la direction États-Unis au sein du ministère cubain des Affaires étrangères.  

Donald Trump, qui a achevé son mandat mercredi, a profité jusqu’au bout de sa présidence pour imposer de dures sanctions contre Cuba. L’île a notamment été remise le 11 janvier sur la liste des « États soutenant le terrorisme ».  

La Havane avait quitté cette liste en 2015, lors du rapprochement spectaculaire opéré par l’ancien président démocrate Barack Obama, dont Joe Biden, qui est entré mercredi à la Maison-Blanche, était le vice-président. La même année, les deux pays avaient rétabli leurs relations diplomatiques.

Mais durant les quatre années de son unique mandat, Donald Trump, s’adressant volontiers à l’importante communauté d’exilés cubains de Floride, n’a cessé de revenir sur la politique d’ouverture de son prédécesseur et de durcir le sévère embargo imposé à l’île des Caraïbes depuis 1962.

Selon Mme Tabalada, 240 mesures ont été prises.

Parmi elles, l’interdiction des escales à Cuba pour les croisières américaines, une liste noire pour une série d’entreprises et de dirigeants cubains, l’instauration de poursuites contre des entreprises étrangères présentes sur l’île, des entraves pour l’envoi d’argent par les Cubains vivant à l’étranger…

« Il y a un préjudice objectif et palpable sur le niveau de vie de la population cubaine à cause de mesures qui ont été justement prises pour provoquer un tel préjudice », a estimé la responsable.  

« Tout cela s’est aggravé avec la pandémie de COVID-19 que le gouvernement de (Donald) Trump a perçu comme une opportunité et […] dont il a profité pour agresser Cuba avec des mesures coercitives supplémentaires », a-t-elle dénoncé.  

Johana Tabalada a dit espérer une nouvelle relation entre Cuba et les États-Unis sous l’administration du nouveau président démocrate. « M. Biden a dit qu’il a l’intention de revenir sur les dégâts provoqués par M. Trump et nous n’avons pas de raisons de douter de cet engagement », a-t-elle ajouté.