(La Havane) Cuba a qualifié d’« infondées et calomnieuses » les sanctions annoncées jeudi par Washington contre son ministre de la Défense et renvoyé les États-Unis à la répression policière et la violence sur leur propre territoire.  

Les États-Unis « devraient s’appliquer à eux-mêmes la loi globale Magnitski pour les actes de répression quotidienne et les violences policières qui ont coûté 1201 vies en 2020 » sur leur sol, a lancé le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, sur Twitter.  

La loi Magnitski, datant de 2012, permet aux États-Unis de sanctionner des citoyens étrangers soupçonnés de graves violations des droits humains ou de corruption à grande échelle et de leur imposer des sanctions économiques et des restrictions migratoires.  

Ministre de la Défense sanctionné

M. Rodrigues a dénoncé les sanctions imposées jeudi par les États-Unis contre le ministre cubain de la Défense, Alvaro Lopez Miera, et une unité spéciale du ministère de l’Intérieur pour la répression des manifestations du 11 juillet sur l’île.

« Je rejette les sanctions infondées et calomnieuses du gouvernement des États-Unis contre […] Alvaro Lopez Miera et la Brigade spéciale nationale », a écrit le ministre Rodriguez.  

Les États-Unis ont justifié ces sanctions par la « répression » des récentes « manifestations pacifiques et prodémocratie » à Cuba, et menacé l’île communiste de nouvelles mesures punitives.

« Ce n’est qu’un début. Les États-Unis vont continuer à sanctionner les responsables de l’oppression contre le peuple cubain », a prévenu le président Joe Biden dans un communiqué, condamnant « sans ambiguïté les arrestations massives et les simulacres de procès » visant « ceux qui osent parler ».

« Le peuple cubain manifeste pour les droits fondamentaux et universels que leur gouvernement doit leur garantir », a déclaré pour sa part la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen dans un communiqué, affirmant qu’elle continuerait à appliquer les sanctions contre l’île pour soutenir « leur quête de démocratie ».

Aux cris de « Nous avons faim », « À bas la dictature », des manifestations ont eu lieu le 11 juillet sur l’île et se sont poursuivies sporadiquement le lendemain.  

À l’issue de ces rassemblements, qui ont fait un mort et des dizaines de blessés, une centaine de personnes ont été arrêtées, selon diverses organisations de l’opposition.