(La Havane) Cuba a dénoncé mardi la « négligence » des autorités américaines qui n’ont pas empêché un homme de tirer, le 30 avril, contre son ambassade à Washington, assurant que celui-ci avait des liens avec des organisations anticastristes en Floride.

Le tireur, qui n’a causé que des dommages matériels, a été identifié par la police américaine comme Alexander Alazo, Cubain de 42 ans résidant aux États-Unis depuis 2010.

Il était lié à « un centre religieux » à Miami fréquenté par des personnes « connues pour leur attitude favorable à l’agression, l’hostilité, la violence et l’extrémisme contre Cuba », a affirmé le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez lors d’une conférence de presse.

Le chef de la diplomatie cubaine a diffusé un enregistrement des caméras de surveillance de l’ambassade, où l’on voit l’homme tirer au fusil, dans la nuit du 29 au 30 avril, avant d’être arrêté.

Il a été inculpé d’attaque « dans l’intention de tuer ». Pour La Havane, il s’agit d’une « attaque terroriste », qui survient alors que les relations diplomatiques bilatérales sont au plus bas.

Selon Bruno Rodriguez, dans le centre religieux Doral Jesus, Alazo a connu le pasteur Frank Lopez, « un individu lié étroitement au sénateur Marco Rubio » et le député Mario Diaz-Balart, tous deux républicains et critiques du gouvernement cubain.

C’est aussi là que le vice-président américain Mike Pence a prononcé en 2019 « un discours de franche hostilité contre Cuba », selon le ministre.

« J’appelle les États-Unis à expliquer ce qu’ils savent sur ces liens » entre Alazo et ceux « qui soutiennent le gouvernement américain actuel, mais qui incitent à la violence et à la haine envers Cuba », a-t-il déclaré, souhaitant « une enquête exhaustive » de Washington.

Pour sa part, l’ambassade américaine à Cuba a indiqué qu’une enquête était menée, notamment par le Service de sécurité diplomatique et le Secret service, chargé de la protection des personnalités.

Selon la presse américaine, le tireur avait été suivi pour problèmes mentaux aux États-Unis et avait affirmé aux autorités locales être poursuivi par des organisations criminelles cubaines. Un comportement qui aurait dû inquiéter Washington, mais « il y a eu négligence » selon Bruno Rodriguez.

« S’il y a eu de la haine dans les agissements d’Alazo, on peut affirmer que c’est une haine provoquée par le discours agressif du gouvernement américain » depuis l’arrivée de Donald Trump, a-t-il affirmé.