(Caracas) Le gouvernement vénézuélien a dénoncé jeudi un « acte de provocation délibéré » de la part de Washington, après qu’un navire de guerre américain a pénétré dans les eaux sous sa juridiction.

L’USS William P. Lawrence, un destroyer, a pénétré dans « la zone contiguë du Venezuela, à une distance de 16,1 milles nautiques (environ 30 km, NDLR) des côtes vénézuéliennes », a affirmé le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro dans un communiqué.

Caracas « dénonce le projet d’intimidation » du Southern Command (Southcom), qui dirige les opérations militaires des États-Unis dans les Caraïbes.

Selon le document, l’équipage a indiqué aux autorités vénézuéliennes que le navire croisait dans la zone pour mener des « patrouilles contre le narcotrafic ». « Il s’agit d’un acte délibéré de provocation » de la part des États-Unis, dont le président Donald Trump tente à tout prix d’évincer son homologue vénézuélien.

Une simple « opération » au nom de la « liberté de navigation » destinée à « contester les revendications maritimes excessives du Venezuela dans les eaux maritimes », a répondu un porte-parole du Southcom à l’AFP, précisant que l’opération, « pacifique », s’était faite « dans le respect des lois internationales ».

La zone contiguë, située au-delà des eaux territoriales, s’étend jusqu’à 24 milles nautiques (environ 44 km) des côtes d’un pays donné. Selon les Nations unies, chaque pays a dans sa zone contiguë des prérogatives en matière douanière, fiscale ou migratoire.

Le Venezuela dénonce régulièrement la présence de navires militaires américains dans ses eaux. En juillet, il avait ainsi évoqué un « acte de provocation » lorsque l’USS Pinckney, un destroyer, avait pénétré « de manière furtive » dans sa zone contiguë.

Les États-Unis considèrent que la présence au pouvoir de Nicolas Maduro est illégitime et appellent à son renversement. Washington et près de soixante autres capitales reconnaissent comme président par intérim du Venezuela le chef de file de l’opposition, Juan Guaidó.

Le successeur de Hugo Chavez et plusieurs de ses collaborateurs sont sous le coup d’inculpations de la justice américaine pour « narco-terrorisme ». Washington offre une prime pouvant atteindre 15 millions de dollars pour toute information qui permettrait de l’arrêter.