(Washington) Les États-Unis ont annoncé mercredi avoir ajouté Cuba à une liste noire de pays qui ne coopèrent pas selon eux suffisamment en matière de contre-terrorisme.

Cuba rejoint quatre autres adversaires de Washington (l’Iran, la Syrie, la Corée du Nord et le Venezuela) qui n’ont pas obtenu, pour l’année 2019, une certification requise par une loi américaine sur le contre-terrorisme – un préalable pour toute vente d’armes par les États-Unis.

C’est la première fois que La Havane regagne ce groupe de pays depuis qu’elle en avait été retirée en 2015 sous la présidence de Barack Obama, qui avait engagé un rapprochement avec le régime cubain.

Le département d’État américain invoque la présence sur l’île de négociateurs du groupe rebelle colombien ELN, venus négocier avec Bogota en 2017 dans la capitale cubaine, mais qui n’en sont pas repartis.

« Le refus de Cuba de discuter de manière productive avec le gouvernement colombien démontre qu’elle ne coopère pas avec le travail des États-Unis en soutien aux efforts de la Colombie pour une paix juste et durable », a estimé la diplomatie américaine.

Un haut responsable cubain a répondu que La Havane était au contraire « une victime du terrorisme ».

« Il existe une longue histoire d’actes terroristes commis par le gouvernement américain contre Cuba et de complicité des autorités américaines avec des individus et des organisations qui ont ourdi, financé et perpétré de telles actes depuis le territoire américain », a déclaré sur Twitter Carlos F. de Cossio, chargé des relations avec les États-Unis au ministère cubain des Affaires étrangères.

La non-certification du département d’État n’aura aucun impact pratique, puisque La Havane, déjà à couteaux tirés avec Washington, n’importe pas d’armes américaines. Mais il s’agit de la dernière d’une longue liste de mesures de défiance à l’égard de l’île communiste prises depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche début 2017.