Dans une période où la discipline budgétaire semble être le mot d'ordre, gérer le déficit d'infrastructures est un défi de taille. Le PPP, qui subit des critiques répétées, peut pourtant s'avérer un modèle à considérer pour certains projets. Deux spécialistes en infrastructure chez Blakes à Montréal mettent les pendules à l'heure.

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CHOISIR LE PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ

« Le PPP, en tant que moyen de concevoir et de livrer un grand projet d'infrastructure, est particulièrement efficace lorsqu'il faut miser sur le savoir-faire d'entreprises privées. Son apport est notable dans le cadre de projets d'infrastructure complexes », affirme Me Alain Massicotte, associé chez Blakes à Montréal, qui a participé à plusieurs projets comme le CHUM, le CR-CHUM, le PPP de l'autoroute 25 et la Maison symphonique de Montréal.

LA CLÉ DU SUCCÈS : LA DISCIPLINE

La discipline s'impose à tous, en privilégiant la collaboration des parties à chacune des étapes, de la phase de la planification à celle de l'opération, en passant par l'exécution du projet.

Lors de la planification, elle permet d'assurer la bonne compréhension des enjeux particuliers de chaque projet, en plus d'identifier et de mitiger adéquatement les risques.

Au moment de l'exécution du projet, il est nécessaire de voir au respect du budget et des délais. Ces deux aspects cruciaux, aussi bien pour le secteur privé que public, s'appuient sur une planification minutieuse. « Cette discipline s'exprime tant par les mécanismes de suivi du projet du côté du public et du privé - incluant les prêteurs - que par la rigueur du donneur d'ouvrage quant aux changements en cours de contrat », précise Me Massicotte.

« C'est cette discipline qui explique le succès de projets comme la Maison symphonique », ajoute Me Clémentine Sallée, associée chez Blakes à Montréal, qui considère ce projet comme une de ses plus grandes fiertés professionnelles.

Mes Massicotte et Sallée s'entendent pour dire que la discipline continue d'être de mise une fois le projet construit et en opération. Le suivi rigoureux de la performance du partenaire est primordial, tout en laissant au privé le soin de faire preuve de créativité et d'innovation pour respecter ses engagements. « Afin d'éviter de lourdes pénalités, le partenaire privé doit tout mettre en oeuvre pour respecter les objectifs de performance », poursuit Me Sallée.

DES AVANTAGES QUI OUTREPASSENT LES INCONVÉNIENTS

Stabilité des budgets, prévisibilité des coûts et gestion des dépenses publiques : voilà trois avantages clairs des PPP pour le public. Un PPP, c'est aussi la mise en place d'un ouvrage comportant des garanties de performance quant à son usage et à son entretien au cours de la durée du contrat. Il y a également lieu de préciser que, contrairement à certaines croyances, le public n'a pas à payer davantage si le partenaire privé fait son travail de la manière attendue et déterminée au contrat.

Et gare à ceux qui ont la critique facile, préviennent Mes Massicotte et Sallée. « Bien souvent, les "revers" qu'on prête aux PPP, comme les dépassements de coûts, ne sont pas imputables au modèle, mais bel et bien le fait des acteurs responsables de leur mise en oeuvre ».

Pour en savoir plus :

Budget fédéral 2016 : analyse des nouvelles dépenses en infrastructure proposées

Budget de l'Ontario 2016 : une injection de 160 G$ CA en infrastructure ouvre la porte à la création d'emplois