Vous voyez les signatures de nos journalistes, éditorialistes, photographes et chroniqueurs. Comme l’ensemble des artisans de l’ombre qui travaillent chaque jour à soutenir le journalisme de qualité, ils ont à cœur la mission de La Presse. Faites connaissance aujourd'hui avec Paul Journet, chroniqueur politique et ancien éditorialiste qui a également été journaliste pour les cahiers des Sports et des Arts.

Son travail

Je suis chroniqueur politique. Mon rôle est d’analyser et de commenter l’actualité. Je me questionne souvent sur la raison d’être de ce travail. Aujourd’hui, il y a énormément d’opinions sur la politique. J’essaie de varier le traitement des sujets et de toujours avoir une approche journalistique. Cela signifie que je vais parfois donner la parole à une élue ou à un expert, quand cela me semble plus pertinent. Par exemple, je n’irai pas faire à semblant que je suis épidémiologiste! Et même quand je donne mon opinion, je fais de très nombreuses interviews au téléphone. Il y a trop de gens qui se contentent de suivre l’actualité devant leur écran, puis qui y ajoutent leur petit commentaire. Je ne vois pas l’intérêt de ce travail. Je parle aux gens qui prennent les décisions, à ceux qui rédigent les rapports et aux personnes qui subissent les décisions pour alimenter ma réflexion. Souvent, ces conservations resteront confidentielles, pour permettre aux interviewés de dire le fond de leur pensée. C’est très important pour moi et c’est la chose que j’aimerais qu’on retienne de mon travail. Quand je donne mon opinion, je le fais en offrant ma synthèse personnelle de ce travail journalistique de cueillette d’information.

Ce qui l’allume le plus

C’est difficile de s’ennuyer dans ce métier. Chaque semaine, des éléments imprévus surviennent et nous rendent humbles par rapport à notre capacité à prédire l’avenir… C’est une rare chance d’observer l’histoire pendant qu’elle s’écrit et d’essayer, bien modestement, d’aider les lecteurs à comprendre ce qui se passe dans notre société.

Je suis fier d’un texte quand il aide nos lecteurs à comprendre un enjeu politique, s’il permet de prendre un peu de recul face au tourbillon de l’actualité pour remettre une nouvelle dans son contexte et pour l’analyser avec un recul critique. C’est bien de savoir ce qui s’est passé hier, mais c’est encore mieux de comprendre pourquoi on en est arrivé là et quelles seront les conséquences pour la suite des choses.

J’adore la liberté que m’offre notre journal, même si elle est parfois intimidante. Plus tu as de liberté, plus tu peux te casser la gueule! Le passage à La Presse+ a changé ma façon de couvrir les sujets. On peut faire un texte plus court ou plus long, le déconstruire en différents morceaux, y ajouter des tableaux ou encore une galerie de photos. À chaque sujet, on doit se demander quelle est la meilleure façon de raconter l’histoire. On ne peut jamais être sur le pilote automatique.