(Port-au-Prince) Le gouvernement d’Haïti a affirmé dimanche conserver l’espoir d’un « dénouement prompt et positif » après qu’un tribunal de Nairobi a bloqué l’envoi par le Kenya de policiers dans le cadre d’une mission sécuritaire.

Nairobi avait déclaré être prêt à envoyer en Haïti jusqu’à 1000 policiers, mais vendredi, la Haute Cour du pays a bloqué cette décision gouvernementale, la jugeant « inconstitutionnelle, illégale et invalide ». L’ONU avait pourtant donné le feu vert en octobre à cette force, également soutenue par les États-Unis.  

Le gouvernement haïtien a indiqué dans un communiqué dimanche « suivre l’évolution du dossier au Kenya et s’attendre à un dénouement prompt et positif ».   

Il « remercie les nombreux pays qui se sont manifestés pour lui offrir différents types d’aides afin de rétablir l’ordre et la sécurité au plus tôt », poursuit le communiqué qui « invite le peuple haïtien à garder son calme » et « à ne pas se laisser prendre au piège de l’intimidation par les campagnes de désinformation et les menaces de violence ».

La décision de la justice kényane sème le doute sur l’avenir de cette mission soutenue par les Nations unies et réclamée de longue date par Port-au-Prince pour faire face à la flambée chronique de violences dans l’île.  

Le gouvernement kényan a fait part de son intention de faire appel de la décision du tribunal. Son président William Ruto a décrit l’engagement de son pays comme une « mission pour l’humanité ».

La violence des gangs en Haïti, pays le plus pauvre du continent américain, a fait près de 5000 morts, dont plus de 2700 civils, en 2023, selon un rapport de l’ONU.

L’assassinat du président Jovenel Moise en 2021 a plongé le pays dans le chaos. Aucune élection n’a eu lieu depuis 2016 et la présidence reste vacante.

La mission, initialement approuvée pour un an, prévoyait que la police kényane épaule leurs homologues haïtiens, dépassés en nombre et en armes par les membres des gangs.