(Kingston) La Jamaïque a indiqué être prête à participer militairement à une force internationale en Haïti, intervention réclamée sans succès depuis des mois par l’ONU qui s’alarme de la violence record des gangs dans le pays.

« La Jamaïque serait prête à participer à un déploiement d’assistance sécuritaire multinationale en Haïti, selon des paramètres juridictionnels appropriés, pour soutenir le retour à un niveau raisonnable de paix et de sécurité nécessaire pour un processus démocratique inclusif », a déclaré le premier ministre jamaïcain Andrew Holness devant les parlementaires mardi.

Soulignant la « profonde inquiétude » des Jamaïcains concernant la situation chez leur voisin des Caraïbes, il a indiqué que les forces armées et la police « ont été alertées » de cette possibilité.

Et il a espéré qu’Haïti pourrait « s’engager sur le chemin d’un rétablissement de la stabilité […], avec le plein soutien de la communauté internationale ».

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Andrew Holness

En octobre, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait relayé un appel à l’aide du premier ministre haïtien Ariel Henry, demandant au Conseil de sécurité d’envoyer une force multinationale d’urgence pour aider la police haïtienne « débordée » par la violence des gangs.  

Mais sans résultat depuis : si quelques pays ont indiqué être prêts à soutenir une telle mission, aucun ne semble prêt à en prendre la tête. Les États-Unis et le Canada, vers qui tous les yeux se sont tournés, se sont montrés très prudents.

Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur Haïti fin janvier, le représentant américain Robert Wood avait souligné la nécessité pour la communauté internationale d’« aider Haïti à faire face à l’insécurité », sans aborder explicitement l’envoi d’une force.

Alors que l’ONU a souligné que la violence des gangs et l’urgence humanitaire ont atteint des niveaux « jamais vus depuis des décennies », Antonio Guterres a lui répété la semaine dernière son appel à déployer « de toute urgence » cette force armée spécialisée internationale.

« Une force multinationale de sécurité est très importante et nécessaire sur le terrain pour stabiliser la situation en Haïti et protéger les intérêts de la population », a de son côté déclaré mercredi l’ambassadrice de Malte Vanessa Frazier, qui préside le Conseil en février, tout en saluant l’annonce de la Jamaïque.  

Aucune nouvelle réunion du Conseil de sécurité sur le sujet n’est programmée à ce stade.