Un avion de ligne vieux de 39 ans avec 110 personnes à bord s'est écrasé dans un champ de manioc de Cuba, peu après son décollage de l'aéroport international de La Havane, vendredi.

Avec seulement trois personnes qui ont survécu à l'accident, il s'agit de la pire catastrophe aérienne depuis une trentaine d'années à Cuba, selon les autorités.

Le Boeing 737, qui se rendait à Holguin, a entamé sa descente tout près de la fin de la piste de décollage, en périphérie de la capitale cubaine. Quatre personnes ont été transportées à un hôpital de La Havane, mais seulement trois étaient toujours vivantes en après-midi, a confié le directeur de l'hôpital Martinez Blanco à la télévision d'État.

Les pompiers se sont précipités sur les lieux pour tenter d'éteindre les flammes qui brûlaient sur les débris du vol 972 du transporteur cubain Cubana.

Le président Miguel Diaz-Canel, qui s'est rendu sur les lieux du drame, a annoncé la tenue d'une enquête spéciale pour déterminer les causes de l'accident.

Au moment de l'écrasement, il pleuvait, il y avait beaucoup de nuages dans le ciel et la vitesse du vent était évaluée à 6 kilomètres/heure.

Selon les autorités, il y avait 104 passagers et six membres de l'équipage. Les autorités mexicaines ont révélé que l'appareil datait de 1979 et qu'il avait été loué par Cubana à Aerolineas Damojh, une petite compagnie mexicaine qui est aussi appelée Global Air.

Castro envoie ses condoléances

L'ex-président cubain Raul Castro, en convalescence après une opération chirurgicale visant à soigner une hernie, a pour sa part donné des instructions et présenté ses condoléances aux proches des victimes de l'accident aérien qui a fait au moins 107 morts à La Havane vendredi.

L'actuel premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC), âgé de 86 ans, «se remet de manière satisfaisante d'une récente intervention chirurgicale, programmée avec anticipation pour enlever une hernie», a révélé la TV d'État vendredi soir.

Le Canada suit la situation

Affaires mondiales Canada a diffusé un communiqué en après-midi pour réagir à l'événement, mais le ministère n'a rien confirmé quant à la possibilité que des Canadiens soient parmi les victimes.

« Les agents consulaires canadiens sont en contact avec les autorités cubaines pour obtenir de plus amples renseignements, et ils sont prêts à fournir de l'aide consulaire aux citoyens canadiens, au besoin », a déclaré une porte-parole, Krista Humick.

« Les amis et les parents des citoyens canadiens qui se trouvent dans la région peuvent communiquer avec le Centre de surveillance et d'intervention d'urgence [en tout temps] en composant le 1-613-996-8885. »

Au Québec, le ministère des Relations internationales et de la Francophonie n'avait pas d'informations sur les passagers en date de vendredi après-midi.

La porte-parole de la ministre Christine St-Pierre, Ann-Clara Vaillancourt, a toutefois confirmé que les six étudiants des Offices jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ) présents à Cuba étaient sains et saufs, tout comme les employés du Bureau du Québec à Cuba.

« Le Bureau du Québec à Cuba est en lien étroit avec l'Ambassade du Canada pour obtenir un portrait juste de la situation », a indiqué le ministère sur Twitter.

Sur Twitter, la ministre Christine St-Pierre a offert ses pensées aux familles et proches des victimes.

- Avec l'Agence France-Presse

L'avion s'est échoué dans un champ ; il semblait très endommagé et calciné. Les pompiers tentaient d'éteindre les flammes qui continuaient de brûler sur les restes de l'appareil. Les représentants du gouvernement, dont le président Miguel Diaz-Canel, se sont précipités sur les lieux de l'accident, tout comme plusieurs secouristes et ambulances.

Des proches de passagers sont arrivés sur les lieux, dont un homme qui disait que sa femme et sa nièce étaient à bord. Il a refusé de dévoiler son nom complet, avant d'être transporté vers un terminal de l'aéroport où les autres proches de passagers étaient réunis.

Une compagnie critiquée

L'avion était loué par Cubana, qui a dû se débarrasser de plusieurs de ses appareils vieillissants dans les derniers mois en raison de problèmes mécaniques.

Le premier vice-président de Cuba, Salvador Valdés Mesa, avait rencontré jeudi les représentants du transporteur aérien pour discuter des améliorations à apporter à son service, qui a fait l'objet de nombreuses critiques.

Cubana est reconnu parmi les Cubains pour ses retards fréquents et ses annulations, qui seraient attribuables, selon le transporteur, à l'embargo commercial des États-Unis sur l'île communiste.

L'accident survenu vendredi est le troisième écrasement important à survenir à Cuba depuis 2010.

L'année dernière, un avion militaire cubain s'est écrasé dans une colline de la province d'Artemisa, faisant huit morts.