Brandissant portraits de Fidel Castro et drapeaux cubains, des dizaines de milliers d'habitants de Santiago de Cuba (est) ont défilé lundi vers la tombe du père de la révolution pour lui rendre hommage un an après son inhumation.

Aux cris de «Je suis Fidel!» et munis de fanions du «Mouvement du 26-7», que Fidel dirigea contre l'ancien dictateur Fulgencio Batista (1952-1958), des milliers (250 000 selon la télévision d'État) d'écoliers, étudiants et travailleurs ont parcouru les trois kilomètres séparant le centre-ville du cimetière Santa Ifigenia.

Ce défilé, tenu dans cette ville située à 960 km à l'est de La Havane où Fidel Castro avait déclaré la victoire de sa révolution le 1er janvier 1959, a été précédé d'un hommage plus intime au cimetière où il a été inhumé près du mausolée de José Marti, le père de l'indépendance de l'île.

Au petit matin, le président Raul Castro, notamment accompagné par son dauphin présumé et numéro deux Miguel Diaz-Canel, a déposé une rose blanche devant le monolithe de granit blanc où reposent les cendres de son aîné, décédé le 25 novembre 2016 à 90 ans.

Ces cérémonies viennent clore neuf jours de commémorations plutôt sobres à La Havane et dans l'ensemble du pays: Raul Castro n'a pas prononcé de discours solennel et aucune cérémonie de masse n'a été organisée pour lui rendre hommage.

Figure incontournable de la Guerre froide, Fidel Castro a gouverné sans partage cette île caribéenne et défié la superpuissance américaine pendant près de 50 ans, avant de céder le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 pour raisons de santé.

Son décès l'année dernière avait été suivi d'un deuil national de neuf jours et ses cendres avaient traversé le pays sous les yeux de millions de Cubains massés au bord des routes.

En 2018, ce sera au tour de Raul, 86 ans, de céder la main à la nouvelle génération non issue de la révolution. Il mettra ainsi un terme à six décennies de pouvoir des frères Castro sur la grande île caribéenne.