Le président américain Donald Trump s'est prononcé mercredi pour une aide massive en faveur de Porto Rico à la fois pour apporter une aide d'urgence à l'île dévastée par l'ouragan Maria et effacer une partie de la dette colossale de ce territoire américain.

Il envisage de demander au Congrès le déblocage de quelque 29 milliards de dollars dont 12,77 milliards au titre de l'aide d'urgence et 16 milliards pour effacer une partie de sa dette, ont indiqué mercredi des responsables américains.

Le président avait envisagé mercredi matin la possibilité d'effacer une partie de la dette de Porto Rico deux semaines après le passage de Maria.

«Vous savez, ils doivent beaucoup d'argent à vos amis de Wall Street et nous devrons éliminer ça. On peut dire au revoir à ça», avait-il déclaré à Fox News.

M. Trump s'est rendu mardi dans ce territoire américain pour y rencontrer des sinistrés de l'ouragan Maria qui a fait au moins 34 morts sur l'île alors qu'une partie de la population a le sentiment que l'aide de l'administration américaine a tardé à venir.

«Nous allons faire quelque chose. Nous allons faire en sorte de la remettre sur pied», a insisté le président. «Nous devons regarder la structure de la dette dans son ensemble», avait également souligné le président à la chaîne américaine.

Ces déclarations à Fox News ont été très mal accueillies sur les marchés financiers: le prix des obligations de Porto Rico, notamment celle à échéance en 2035, a chuté passant de 44 cents pour un dollar la veille à 38,2 cents mercredi. Et le taux d'intérêt de ces mêmes obligations s'est envolé, passant de 18,475% à 21,0%.

Début mai, le gouverneur de Porto Rico avait demandé à ce que l'île soit déclarée en situation de faillite, afin de pouvoir restructurer sa lourde dette estimée à 73 milliards de dollars.

Petits porteurs

D'après les experts du cabinet d'analyses BTIG, le président «Trump ne peut se permettre d'effacer la dette de Porto Rico (car) la majorité de celle-ci est détenue par les petits porteurs» et non par des fonds vautours.

Citant une étude, ils affirment que moins de 25% de la dette du pays est détenue par les hedge funds, le reste des créanciers de l'île étant des particuliers au travers d'investissements directs ou indirects dans des fonds.

Ancienne colonie espagnole, Porto Rico est devenu territoire américain à la fin du 19e siècle avant d'acquérir un statut spécial d'«État libre associé» dans les années 1950.

Autrefois prospère, l'île de 3,5 millions d'habitants a amorcé son déclin économique en 2006 avec la fin d'exonérations fiscales massives qui avaient attiré de grandes multinationales et dopé l'activité. Puis, la récession économique et la chute des recettes ont gonflé sa dette.

Deux semaines après le passage dévastateur de l'ouragan Maria de catégorie 4, Porto Rico panse toujours ses plaies: seuls 7% de l'île disposent d'électricité, plus de 9000 personnes vivent dans des refuges et seuls 40% des moyens de communication ont été rétablis, selon l'Agence fédérale des situations d'urgence (FEMA) mardi. Une grande partie des habitants ne dispose en outre toujours pas d'eau potable ni de carburant.

Les ex-présidents à l'aide des victimes des ouragans

Les cinq ex-présidents des États-Unis encore vivants se retrouveront fin octobre au Texas, en présence de musiciens, pour un concert caritatif au profit des victimes des ouragans qui ont frappé les États-Unis ces dernières semaines.

Jimmy Carter, George H.W. Bush, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama seront présents le 21 octobre à la Reed Arena, située entre Houston et Austin au Texas.

Les Gatlin Brothers, Lyle Lovett, Sam Moore ou encore Yolanda Adams feront partie des artistes présents.

Dans un communiqué diffusé mercredi, George W. Bush a remercié tous les artistes «d'offrir leur temps et leur talent pour aider à la reconstruction au Texas, en Floride et dans les Caraïbes».

Tous les bénéfices du concert iront au fond lancé le mois dernier par les trois démocrates et les deux républicains qui représentent au total huit mandats présidentiels, soit 32 années de Maison-Blanche.

REUTERS

Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton étaient réunis lors du tournoi de golf President's Cup, le 28 septembre, à Jersey City.