La crise humanitaire s'aggrave au Porto Rico , où certaines villes sont toujours privées d'eau potable, d'essence, d'électricité et de signal de téléphone après le passage dévastateur de l'ouragan Maria.

Un groupe de maires angoissés s'est rendu samedi dans la capitale du territoire américain pour rencontrer son gouverneur, Ricardo Rossello, et lui présenter une liste de leurs besoins urgents.

Le maire de la ville de Manati a éclaté en sanglots. «L'hystérie commence à se répandre. L'hôpital est sur le point de s'effondrer. Il est comble», a-t-il rapporté.

Le bilan du passage de la tempête s'élève à dix morts sur l'île et pourrait toujours monter.

Les autorités municipales de Vega Alta se disent incapables de se rendre dans le quartier de Fatima, où la situation d'une résidence pour personnes âgées les préoccupe grandement.

«Je dois m'y rendre aujourd'hui, a lancé le maire Oscar Santiago. Pas demain, aujourd'hui.»

Une fissure a été découverte dans un barrage du nord-ouest de l'île autour duquel 40 centimètres de pluie sont tombés.

La brèche n'avait pas encore entraîné la rupture totale du barrage de Guajataca samedi après-midi.

Les autorités portoricaines disent avoir évacué 70 000 personnes, mais le maire de la ville voisine de San Sebastian, Javier Jimenez, met ce chiffre en doute.

Le barrage de 316 mètres, qui a été construit vers 1928, retient un lac artificiel de 5 kilomètres carrés.

Les autorités rapportent par ailleurs que 1360 des 1600 tours de téléphonie cellulaire de l'île ont été abattues, de même que 85 pour cent des câbles de téléphone et d'internet.

Le courant pourrait prendre des mois à être rétabli, puisque Maria a anéanti l'infrastructure électrique déjà fragile de l'île, qui croule sous une dette de 73 milliards $ US. Dans les dernières années, le gouvernement avait cessé l'entretien de ces infrastructures, laissant l'île vulnérable à de nombreuses pannes.

Le gouverneur Ricardo Rossello dit avoir distribué aux maires 250 téléphones satellites afin de rétablir la communication avec eux.

Maria, qui avait frappé Porto Rico en tant que monstre de catégorie 4, a fait au moins 32 morts à travers les Caraïbes, dont 15 sur l'île de la Dominique seulement. On dénombre trois morts en Haïti, deux en Guadeloupe et une autre en République dominicaine.