Une structure flexible pour passer à l'actionLa retraite approche et vous êtes prêt à passer le flambeau. Ou alors vous prévoyez de vous lancer en affaires et acquérir une entreprise existante. Que vous soyez cédant ou repreneur, le temps et la planification jouent en votre faveur. Un transfert d'entreprise réussi se fait dans les règles de l'art. Les voici, en 6 étapes.

Qu’est-ce qu’un XTRA?

XTRA est une section qui regroupe des contenus promotionnels produits par ou pour des annonceurs.

1. Planifier à long terme

S'interroger sur la pérennité de son entreprise, c'est éviter de faire partie des quelque 30 000 propriétaires dirigeants qui céderont leur joyau au cours des cinq prochaines années sans avoir identifié de relève. D'où l'importance d'imaginer un scénario de transfert selon un échéancier donné - en moyenne de 2 à 8 ans. « Souvent, les gens savent ce qu'ils veulent faire, mais ne savent pas comment le faire, observe Alain Chevalier, conseiller senior au Centre de transfert d'entreprise du Québec (CTEQ). On les aide à mettre en place une structure flexible qui respecte les réalités de chacun. » Le but ? Réaliser une transaction gagnante, tant pour le cédant que pour le repreneur.

2. Définir les objectifs du transfert

Qu'est-ce qui motive un dirigeant à vouloir se retirer des affaires ? L'approche de la retraite ? Des ennuis de santé ? Un désir de passer à autre chose ? Quelle que soit la raison, deux inconnus peuvent brouiller les cartes :

1- La valeur « réelle » de l'entreprise - souvent, la valeur « espérée » ne correspond pas à la réalité.

2- Les besoins financiers nécessaires pour assurer ses vieux jours.

Dans d'autres cas, ce n'est pas l'argent qui préoccupe le cédant, mais le maintien des emplois qui font vivre des dizaines de familles dans la région. Chaque motivation appelle une solution.

3. Identifier le successeur

Soyons clair : la fibre entrepreneuriale ne se transmet pas par les gênes. Et ce n'est pas parce qu'on se fait entrepreneur qu'on est doué. Dressez la liste des compétences essentielles pour opérer l'entreprise. Identifiez les personnes habilitées à incarner la relève, à l'interne (dans la famille, parmi les dirigeants ou les employés) ou à l'externe (repreneur). Établissez un plan de match pour permettre aux successeurs d'acquérir les compétences manquantes - mentorat ? formation ? association avec un partenaire ? « Je le dis souvent, qu'on soit issu ou non de la même famille, on doit se considérer comme vendeur et acheteur », dit Alain Chevalier.

4. Déterminer la valeur de l'entreprise 

C'est le moment de sortir les chiffres. Chaque entreprise est unique. Inutile de se fier à la « règle du pouce » - une approximation valable dans certains cas, mais pas systématiquement vraie ou précise. L'intervention d'un spécialiste est de mise pour fixer un juste prix. « Pour négocier de façon intelligente, il faut se donner les bons outils et se faire accompagner, indique le conseiller. Autrement, on peut brûler son marché. » Plus on s'y prend d'avance, plus on peut optimiser la valeur de l'entreprise, par exemple en réduisant la dette, en améliorant la productivité ou en vendant des éléments d'actif.

5. Établir un plan de transfert

C'est le portrait global de la situation, étape par étape : dans quels délais se fera la transition ? Avec quel successeur ? Comment se feront le transfert des pouvoirs et du savoir, la vente de la propriété et des actions? Le plan de transfert doit suivre une logique propre à l'entreprise et aux préoccupations du cédant, afin que toutes les pièces du casse-tête s'imbriquent. « Ce qui compte, c'est de finir le casse-tête, que vous commenciez par le milieu ou le contour », illustre M. Chevalier. 

6. Prévoir le financement

Vous croyez que le financement est la seule responsabilité du repreneur ? Détrompez-vous! Le cédant doit lui aussi faire l'exercice auprès de son institution financière pour savoir comment faire fructifier son entreprise et coacher le repreneur. Il est bon de savoir que toutes les institutions financières conventionnelles ou de capital de risque, les Investissement Québec et autres BDC de ce monde disposent de fonds destinés à soutenir l'entrepreneuriat. « La volonté est là, affirme Alain Chevalier. Mais ça prend un dossier béton. » À noter que le CTEQ travaille en collaboration avec ces organisations, mais n'offre pas de financement. 

Un rôle de « chef d'orchestre »

Les conseillers du CTEQ accompagnent gratuitement les cédants et les repreneurs dans leurs démarches de transfert ou d'acquisition d'entreprise. « Notre rôle est aussi de coordonner le travail des professionnels - comptable, avocat, notaire, fiscaliste, évaluateur, spécialiste en ressources humaines, etc. - qui interviennent dans la transaction, résume M. Chevalier. Ça prend un village pour transférer une entreprise avec succès! »

Consultez le site du Centre de transfert d'entreprise du Québec.