Un sondage Abacus Data révèle qu’au Canada, trois entrepreneurs noirs sur quatre affirment qu’il serait difficile pour eux d’obtenir un financement de 10 000 $ et que la couleur de leur peau est une difficulté à leur réussite1. Voilà pourquoi la Fédération africaine canadienne de l’économie (FACE) et ses partenaires ont créé le Fonds de prêts pour l’entrepreneuriat des communautés noires. Tiffany Callender, présidente-directrice générale de FACE, présente cet outil, qui encourage la richesse diversifiée.
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160 M$ pour les entreprises noires
D’une valeur totale de près de 160 millions de dollars, le Fonds de prêts pour l’entrepreneuriat des communautés noires est une collaboration de FACE avec le gouvernement du Canada, la Banque de développement du Canada (BDC) et diverses institutions financières.
Le Fonds veille à ce que les entrepreneurs noirs aient accès au capital dont ils ont besoin pour démarrer ou faire croître leur entreprise. Il favorise la création d’une richesse générationnelle au sein d’une communauté autrement exclue ou marginalisée.
Tiffany Callender, présidente-directrice générale, FACE
Les entreprises enregistrées — pas nécessairement incorporées — et détenues à au moins 51 % par des personnes de descendance africaine peuvent ainsi obtenir un prêt allant jusqu’à 250 000 $. Les jeunes pousses, quant à elles, ont la possibilité de bénéficier d’un microprêt d’un maximum de 50 000 $, pourvu qu’elles soient en activité depuis trois mois ou plus et qu’elles génèrent des revenus.
Des critères d’admissibilités représentatifs
En raison des barrières systémiques, il peut être plus difficile pour un entrepreneur noir de se qualifier pour un prêt. Par exemple, un locataire ne détient pas d’actif immobilier à offrir en garantie, même s’il paie son loyer à temps et respecte ses engagements financiers.
Étant un organisme dirigé par des personnes noires, nous comprenons que les critères traditionnellement utilisés lors d’une enquête de crédit ne tiennent pas compte de certaines barrières historiques.
Tiffany Callender, présidente-directrice générale, FACE
Ainsi, l’évaluation des candidatures repose surtout sur un plan d’affaires accompagné de projections, sur les états financiers (ou la déclaration de revenus) ainsi que sur la valeur nette et le curriculum vitæ de l’entrepreneur.
Précieux coup de pouce aux entrepreneurs
Jae-Anthony Dougan, copropriétaire du Tropikàl Restobar de Montréal
Depuis sa création, en mai dernier, le Fonds a consenti 11,1 millions de dollars en prêts à des entreprises de la communauté noire provenant d’une multitude d’industries.
Par exemple, le Tropikàl Restobar de Montréal, du réputé chef Jae-Anthony Dougan, est devenu un succès instantané grâce à sa cuisine fusion des Caraïbes. « Ce prêt nous permet de garder les fonds dans la communauté, sans avoir à négocier avec des investisseurs externes, explique le copropriétaire Jamaal Gittens. Sans cet argent, nous n’aurions pu connaître une telle réussite. »
Myriam Jean-Baptiste et Stevens Charles, le duo derrière LS Cream
C’est également grâce à l’appui de FACE que les entrepreneurs Myriam Jean-Baptiste et Stevens Charles ont pu accroître leurs capacités opérationnelles dans la commercialisation de leur crème alcoolisée LS Cream, inspirée de la recette haïtienne de crémas. « Notre entreprise a pour objectif la création d’une richesse générationnelle, un patrimoine non seulement pour notre famille, mais aussi pour notre communauté », explique le duo.
Enrichir les communautés
Savoir obtenir du financement, gérer un prêt, bâtir son réseau professionnel : la démarche du Fonds aide les entrepreneurs noirs à développer les compétences essentielles à la réussite en affaires.
Les petites et moyennes entreprises forment le pilier de notre économie et de nos communautés. L’appui du Fonds de prêts pour l’entrepreneuriat des communautés noires est un pas de géant pour promouvoir la diversité et l’accès aux ressources dont ces personnes ont besoin.
Tiffany Callender, présidente-directrice générale, FACE
Bon nombre d’entrepreneurs noirs se sont vu refuser du financement pour des raisons indépendantes de leur volonté. En ce début du Mois de l’histoire des Noirs, cette collaboration du milieu ouvre une nouvelle porte aux Canadiennes et aux Canadiens de descendance africaine. « La prospérité et le succès des entrepreneurs noirs sont une réussite collective », conclut Tiffany Callender.
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