Ville de Montréal Zéro compromis sur la sécurité en zone scolaire

« Comme société, on peut difficilement accepter qu’un enfant soit blessé gravement ou perde la vie lors d’une collision », explique Nancy Badeau, ingénieure cheffe d’équipe au Service de l’urbanisme et de la mobilité de la Ville de Montréal. Depuis l’an dernier, le Programme de sécurisation aux abords des écoles (PSAÉ) propose des investissements totalisant jusqu’à 25 millions de dollars pour aider les arrondissements à améliorer la sécurité à proximité des établissements scolaires du primaire et du secondaire. En voici les retombées.

61 écoles bénéficiaires

Le matin et en après-midi, les établissements scolaires connaissent un pic de circulation qui n’est pas simple à gérer. Autobus qui arrivent en même temps que les parents; piétons et cyclistes; entrées dans les stationnements et sorties de ces derniers : autant d’action multiplie les possibilités d’erreur humaine. « C’est donc à nous de concevoir des aménagements qui réduisent les risques de blessure, y compris en cas d’erreur », poursuit Nancy Badeau. L’an dernier, les environs de 22 écoles ont fait l’objet de projets d’amélioration de la sécurité. En 2021, ce nombre a presque doublé, pour s’établir à 39.

Découvrez le Programme de sécurisation aux abords des écoles

Trottoirs faisant plus de 1,8 m de large

Près de certaines écoles, les trottoirs de largeur minimale (entre 1,5 et 1,8 m) amenaient des groupes d’enfants à marcher dans la rue lorsqu’il y avait trop de gens. L’élargissement des trottoirs y agit comme l’ajout de voies sur l’autoroute, ce qui permet aux personnes de circuler avec plus d’aisance.

2 ou 3 dos d’âne plutôt qu’un seul

Lorsqu’il n’y a qu’un seul dos d’âne, les conducteurs ont tendance à accélérer dès l’obstacle surmonté. En installer deux ou trois encourage le maintien d’une vitesse basse sur toute la longueur requise. « En réduisant la vitesse, on diminue la distance nécessaire au freinage et en cas de collision, on réduit les risques de blessure graves », souligne Nancy Badeau.

Feux piétons à décompte numérique ajoutés à 52 intersections

Contrairement aux simples feux de circulation de couleur, les feux piétons à décompte numérique permettent aux gens de mieux évaluer s’ils ont ou non le temps de traverser. Ils peuvent être modulés pour éviter d’entrer en conflit avec d’autres mouvements, par exemple les virages de véhicules. Enfin, dans les secteurs susceptibles d’accueillir des enfants et des aînés, le temps alloué est augmenté en fonction d’une vitesse de marche réduite.

10 refuges piétons aux intersections

Aux intersections où se trouve un îlot central, l’ajout d’un refuge permet aux personnes qui se déplacent plus lentement qu’au rythme prévu — comme certains aînés ou des gens incommodés par une blessure — d’effectuer la traversée en deux temps. Ces espaces offrent également un lieu sécuritaire où les brigadières et les brigadiers peuvent s’arrêter avec les enfants et vérifier que la voie est libre avant de terminer leur traversée.

99 avancées de trottoirs

L’ajout de saillies de trottoirs empêche les véhicules de se stationner trop près des intersections, ce qui nuit à la visibilité, et réduit le temps de traversée. « Ça permet aussi aux piétons d’être dans le champ de vision des conducteurs au moment de s’engager dans la rue », précise Nancy Badeau. Ces avancées peuvent être simples ou doubles, selon qu’elles sont aménagées à une seule ou aux deux rues d’une intersection.

20 000 élèves mieux protégés en 2021

Parce qu’ils sont de plus petite taille et plus fragiles, et parce que leur manque d’expérience les rend parfois insouciants des risques, les jeunes s’avèrent particulièrement vulnérables aux dangers de la route. « En cas de collision, un véhicule surélevé tel un véhicule utilitaire sport (VUS) pourrait percuter l’enfant à une hauteur qui augmente les risques de blessures graves et de traumatisme à la tête », illustre Nancy Badeau. Cette année, 20 000 élèves supplémentaires tirent profit de ces mesures de sécurité additionnelles dans 13 arrondissements.

0 mort ou blessé grave d’ici à 2040

Le PSAÉ s’inscrit dans le cadre du Plan d’action Vision Zéro, instauré par la Ville de Montréal en 2018. Alors que traditionnellement, il était considéré comme inévitable que des collisions surviennent, cette approche reconnaît que tout décès en est un de trop. L’implantation de mesures préventives vise à réduire à zéro le nombre de morts et de blessés graves sur le territoire montréalais d’ici à 2040.