La loi américaine est très stricte quant à ce qui définit un bourbon: outre le fait qu'il doive être produit sur le territoire américain, il doit être réalisé à partir d'un mélange de céréales comprenant au minimum 51% de maïs. Le reste est constitué d'orge, de seigle et de levure. Il n'est pas rare de voir un bourbon fait d'un mélange contenant deux tiers de grains de maïs. Contredisant les mauvaises langues, chaque distillerie affirme par ailleurs cultiver sa propre levure.

Le liquide doit ensuite être vieilli dans des fûts de chêne noirci neufs, puis distillé jusqu'à un maximum de 80% d'alcool par volume. Le taux d'alcool au moment de l'embouteillage ne doit pas être supérieur à 40%.

Quoi qu'il en soit, le bourbon, comme le scotch, d'ailleurs, est une sorte de whisky. Ses ingrédients sont essentiellement les mêmes que ceux de la bière. C'est peut-être ce qui a donné l'idée à Amos Milburn de chanter One Bourbon, One Scotch, One Beer, quelque part dans les années 50, chanson reprise par John Lee Hooker et George Thorogood dans les deux décennies suivantes.

L'origine du bourbon américain remonte à la fin du XVIIIe siècle, dans une région connue sous le nom d'Old Bourbon County, au Kentucky. Le whisky à base de maïs était déjà populaire, mais ce n'est qu'à ce moment qu'on a commencé à le laisser vieillir un peu plus longtemps avant de le consommer.

Sa production a connu deux périodes difficiles: la guerre de Sécession, de 1861 à 1865, et la prohibition, de 1920 à 1933. Entre les deux, Ulysses S. Grant, 18e président des États-Unis, a contribué à faire sa popularité, étant lui-même grand amateur de cette boisson. Rien de bien rare: on reproche la même chose à John A. Macdonald, premier ministre canadien à la même époque. Macdonald préférait toutefois le gin, dit-on.