L'automne dernier, le photographe et journaliste Gil Thériault a complété un voyage ambitieux: en mettant le pied à Havre-aux-Maisons, aux Îles-de-la-Madeleine, il visitait une 52e île en autant de semaines. Un périple autour du globe, avec chaque fois la mer en arrière-plan.

«Le but, c'était de faire le tour du monde, mais je voulais absolument le faire d'île en île, explique-t-il. C'est peut-être parce que je suis né aux Îles-de-la-Madeleine, mais j'ai toujours été fasciné par la personnalité distincte des îles. Par exemple, ce n'est pas parce que l'on connaît la Corse que l'on connaît la France!»

 

Seul, il a amorcé son périple à Montréal (une première île!) au début du mois d'octobre 2007, avant de s'envoler vers la Guadeloupe. De là, il a égrainé le chapelet d'îles des Caraïbes avant de s'envoler vers Vancouver, le Japon, la Corée et les îles chinoises.

Il a fait escale ensuite dans les îles du Pacifique Sud et d'Indonésie, avant de remonter vers le Moyen-Orient, d'où il a pu visiter notamment Dubaï et le royaume de Bahreïn. Le dernier tiers de son voyage a été consacré à l'Europe, de la petite île slovène de Bled jusqu'à l'Écosse, en passant par les îles scandinaves.

Son voyage l'a amené à traverser des contrées paradisiaques. Les eaux cristallines des Tonga, en plein coeur du Pacifique, les falaises de Santa Maria, au large du Portugal et les baies turquoise d'Ibiza, en Espagne demeurent pour lui les étapes les plus marquantes.

Mais chaque fois qu'on aborde la question des paysages, il revient au bout d'une phrase ou deux à la culture des pays qu'il a traversés et aux insulaires qu'il a rencontrés.

«Les habitants des endroits où je me suis arrêté ont tous une personnalité très forte. Vivre sur une île, ça demande une grande indépendance», explique M. Thériault, en ajoutant que paradoxalement, les insulaires vivent dans un milieu fragile, soumis aux aléas du réchauffement climatique.

La question environnementale a d'ailleurs préoccupé le voyageur pendant toute l'année. «Dans une île, qu'est-ce qu'on fait avec les eaux usées et qu'est-ce qu'on fait avec les déchets? On est toujours rejoint par cette conscience environnementale à fleur de peau dans de si petits endroits, si vulnérables, explique-t-il.

Un défi d'organisation

Gil Thériault était un voyageur expérimenté, mais le projet de visiter 52 îles en 52 semaines s'est avéré pour lui un véritable défi de logistique, voire «une idée un peu folle». D'abord, il lui fallait planifier ses déplacements. Pour franchir les plus grandes distances, il s'est d'abord procuré un billet «tour du monde» du regroupement de transporteurs aériens Star Alliance.

Le groupe offre plusieurs forfaits, mais pour une telle aventure, un billet permettant de franchir 34 000 milles s'avère nécessaire, pour un prix frôlant les 5000 $. Le voyageur a aussi effectué des déplacements en bateau, en train et en voiture.

Soucieux de limiter les dépenses reliées au logement, M. Thériault a opté pour le couch surfing - des nuitées gratuites chez des habitants des pays où il s'arrêtait. «Pendant les deux tiers de mon voyage, j'ai profité de l'accueil des insulaires, raconte-t-il. Ça m'a permis d'économiser beaucoup, mais j'ai parfois dormi sur un tapis avec mon t-shirt comme oreiller!»

Le coût d'un tel périple? Il faut prévoir de 25 000 à 30 000 $ au total selon le niveau de confort que l'on recherche, estime le journaliste. Il précise que pour 20 000 $, il est possible de faire le tour du monde sans faire, comme lui, une nouvelle île chaque semaine. «Les déplacements entre les îles du Pacifique Sud et en Scandinavie se sont avérés les plus coûteux, dit-il. Ce voyage m'a peut-être coûté cher, mais au bout du compte, quelle expérience ce fut!»

Gil Thériault sera présent au Salon du bateau et des sports nautiques qui se tiendra à la Place Bonaventure du 29 janvier au 2 février. Il présentera une conférence sur son voyage les 30 et 31 janvier, ainsi que le 1er février prochains.

www.salondubateau.com