Chaque semaine, Vivre va à la rencontre de ceux qui ont trouvé le bonheur hors des sentiers battus.

Profession:artiste, président du Mouvement jovialiste

Âge: 36ans

Devise: «Je n'attaque pas, je ne me défends pas, je décide du sens.»

Son histoire

Originaire de Québec, cet artiste pluridisciplinaire a fait renaître de ses cendres le mouvement jovialiste en 2008. Peintre, chansonnier, philosophe et passeur d'idées, Nicolas Lehoux tenait hier soir une soirée intitulée «Propos sur le bonheur». Il a commencé à faire de la bande dessinée à l'âge de 10 ans. Vers 18 ans, il s'est tourné vers la peinture, inspiré par l'oeuvre de Keith Haring et, après un bac en administration des affaires, il a mis le cap sur Montréal. «À Montréal, je me suis mis à faire de la musique, je jouais dans les rues, dans les parcs. Puis, j'ai commencé à jouer dans les bars sous le nom de Kola. De fil en aiguille, j'ai commencé à m'intéresser à la conscience et aux expérimentations psychédéliques. Vers 28 ans, j'ai commencé à tenir des groupes de discussions sur les drogues, en amenant des questions sur la conscience, la philosophie, la physique, les religions, l'histoire... J'ai été très marqué par Timothy Leary (militant pour l'utilisation scientifique des psychédéliques), qui a été mon maître à penser.»

Son rapport aux drogues

Nicolas Lehoux dit avoir fait ses premiers pas dans le monde parallèle des hallucinogènes avec le «cactus de San Pedro» (une ancienne drogue hallucinogène vendue légalement à Montréal). Puis, il s'est prêté à diverses expériences psychédéliques, de 28 à 32 ans. «Ça m'a débloqué. Auparavant, j'étais très rationnel et je n'avais jamais eu d'expériences mystiques. Artistiquement, ça m'a fait comprendre l'aspect sacré de l'art, ce qui est très important. Soudainement, l'art a pris un sens plus profond.»

Or, le monde du psychédélique n'est pas dépourvu de dangers. «C'est extrêmement risqué. Ce qui m'a sauvé, c'est mon art.» Il dit avoir écrit son livre Le maître psychédélique pour clore cette période. «C'est comme pour les chamans qui, après avoir vécu une ouverture de la conscience, n'ont plus besoin de prendre de drogues.»

Sa vision du bonheur

«Je me suis rendu compte que mon bonheur était différent de celui des autres. Moi, je suis toujours heureux et je reste marqué par mes expériences mystiques, par le fait que j'ai atteint l'extase à plusieurs reprises. Depuis 20 ans, je n'ai jamais eu de dépression. Et quand quelque chose va mal, cela me donne de l'inspiration pour écrire.»

Ce qu'il lit ces jours-ci?

«Beaucoup de philosophie, depuis que je suis devenu président du Mouvement jovialiste.»