On mange plus sainement à la maison qu'ailleurs. Pourquoi? Parce que chez soi, on se sent bien. Ce renforcement émotionnel positif protège contre la malbouffe, selon une étude présentée aujourd'hui à la conférence internationale sur le rôle du cerveau dans l'alimentation et l'obésité, de l'université McGill.

«Normalement, l'aliment sain est biologiquement handicapé, a dit à La Presse Laurette Dubé, coauteure de la recherche et directrice de la Plateforme mondiale de McGill pour la Convergence de la santé et de l'économie. On n'est pas nés pour aimer le brocoli, mais les aliments gras et sucrés.» Manger des mets très caloriques stimule les zones du plaisir du cerveau, qui en réclame davantage.

Des facteurs psychologiques et contextuels - en plus de connaissances sur la santé et la nutrition - peuvent combattre ces préférences biologiques. Et, conséquence logique, nous aider à manger plus sainement. Le cerveau humain se base alors sur de nouveaux mécanismes de récompense pour prendre ses décisions.

Pour arriver à ce constat, le comportement alimentaire et l'état émotionnel de 160 femmes adultes, non obèses, ont été observés pendant 10 jours. Résultats: les repas qu'elles ont pris à la maison étaient suivis d'émotions positives plus intenses et de moins d'anxiété que ceux pris à l'extérieur. Et les repas sains, mangés au foyer, étaient suivis et précédés d'encore plus d'émotions positives intenses que les repas dits ordinaires. Au contraire, les menus sains consommés ailleurs étaient associés à plus d'émotions négatives.

Ces découvertes devraient aider à l'élaboration de nouvelles approches d'intervention, a souhaité Mme Dubé. Il faut particulièrement répéter aux parents l'importance des repas pris à la maison dans une atmosphère positive. Ces moments agréables protègent possiblement les tout-petits contre le trop fort attrait de la malbouffe, toute leur vie.