Le médecin à l'origine d'une étude controversée sur un lien supposé entre autisme et le vaccin ROR a accusé ses détracteurs de défendre les intérêts de l'industrie pharmaceutique, après avoir été accusé mercredi de «trucage élaboré» par le British Medical Journal.



Dans un entretien diffusé mercredi par CNN, Andrew Wakefield a nié avoir inventé des données et a critiqué un journaliste du Sunday Times, Brian Deer, dont l'enquête avait la première mis en cause l'exactitude de son étude, publiée en 1998.

«C'est une tentative sans scrupules d'étouffer une enquête sur des inquiétudes légitimes concernant la sécurité» du vaccin, a déclaré Andrew Wakefield, interrogé depuis la Jamaïque, où il affirme assister à une conférence internationale sur les vaccins. Brian Deer «est un tueur à gages», il est «chargé de me supprimer parce qu'ils sont très inquiets des effets négatifs que les vaccins provoquent chez les enfants», a accusé M. Wakefield. Deer «a été soutenu dans son enquête par l'Association des industries pharmaceutiques britanniques, qui est financée directement et exclusivement par l'industrie pharmaceutique», a-t-il affirmé.

L'étude publiée en 1998 par la revue médicale britannique The Lancet, avait semé la panique dans le monde anglo-saxon en faisant un lien entre le vaccin ROR (rougeole-rubéole-oreillons) et l'autisme infantile, provoquant une baisse des vaccinations. «L'article était en fait un trucage élaboré», a écrit mercredi le British Medical Journal dans un éditorial, estimant il y avait «de difficiles leçons à tirer pour beaucoup de monde de cette saga très regrettable». Le refus de nombreux parents de faire vacciner leurs enfants contre les infections infantiles a contribué à un plus grand nombre de cas de rougeole aux États-Unis et dans certains pays européens depuis de nombreuses années, selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies.

La revue The Lancet avait formellement rétracté cette étude en février 2010.