Sur la scène internationale, on a pleuré la mort d'Alexander McQueen, vilipendé les grandes chaînes qui détruisent leurs surplus, célébré la démocratisation du design au moyen de nouvelles collections capsules. Mais pour cette revue mode de l'année, penchons-nous sur Montréal, où les créateurs locaux et leurs alliés ont travaillé plus que jamais pour se rendre visibles, où l'internet nous donne plus que jamais accès à ce qui se fait de mieux partout au monde et où il fait bon observer la mode de la rue et ses nombreux visages.

L'année Denis Gagnon

Des défilés ovationnés, un documentaire, une présidente (enfin !), une collection pour Bedo, une expo au Musée des beaux-arts... Il n'y a pas de doute: 2010 a été l'année Denis Gagnon.

La mode au musée

D'abord, il y a eu l'exposition Haute couture. Paris, Londres, 1947-1957. L'âge d'or, présentée au Musée national des beaux-arts du Québec l'hiver dernier. Ensuite, le Musée des beaux-arts de Montréal a accueilli une installation signée Denis Gagnon et Gilles Saucier. Puis, au mois de novembre, on a eu l'insigne honneur de rencontrer en personne le très sympathique Jean Paul Gaultier. L'exposition La planète mode de Jean Paul Gaultier. De la rue aux étoiles prend l'affiche du MBAM le 17 juin 2011. Et c'est sans compter deux expositions mode à la Place Ville- Marie et au Centre Eaton.

Relève québécoise

Plusieurs jeunes designers québécois ont sorti des créations très intéressantes de leurs ateliers en 2010. Pensons à l'ambitieuse Mélissa Nepton, à la très moderne Juliana Bennett (de la marque Mulcair), à l'audacieuse Audrey Cantwell et au prometteur José Manuel, gagnant de La collection 2010 et cocréateur de la marque Lost & Found. Côté bijoux, on arrête de compter, tant les joailliers québécois sont rendus nombreux et prolifiques.

Boutiques pop-up

Après les grandes capitales de la mode, ces boutiques éphémères tenues par des créateurs indépendants, parfois regroupés pour l'occasion, ont commencé à faire leur apparition à Montréal, surtout sur le boulevard Saint-Laurent. Barilà a ainsi eu la sienne en novembre, à l'espace Off Interarts.

Le tatouage nouveau genre

Le tatouage se fait de plus en plus visible. Heureusement, son omniprésence s'accompagne aussi d'un renouvellement, notamment grâce à des artistes montréalais comme Yann Black, Émilie Roby et Sylvie LS.

Rondeurs à la une

Les magazines Glamour, Elle, Châtelaine, Brigitte et V ont tous publié en une des photos de femmes rondes. Fin du culte de la maigreur ou simple coup publicitaire? L'avenir nous le dira. Mais la nouvelle Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée promet de jouer son rôle de chien de garde.

Photo: Yann Black

Tatouage de Yann Black

Fin de la marque Andy Thê-Anh



Le designer québécois d'origine vietnamienne semblait parti pour la gloire avec de nouvelles boutiques à Toronto, des robes plein les tapis rouges et une distribution par Neiman Marcus, aux États-Unis. Mais son bailleur de fonds, Catsima, s'est retiré de l'aventure à l'automne. Le créateur a dû fermer ses points de vente et liquider sa marchandise. Souhaitons une année 2011 plus prospère au designer chouchou des stars québécoises.

Le site montréalais ssense.com

Il faut bien sûr encourager les designers québécois, mais ce serait dommage de se priver des créations luxe et audacieuses d'Alexander Wang, de Comme des garçons, de Thakoon, de Preen, de Rag&Bone, de Surface to Air, de Tsumori Chisato ou de Yigal Azrouel. Ssense n'est pas un site nouveau, mais c'est sans contredit celui que nous avons consulté le plus souvent en 2010. Évidemment, on attend impatiemment les soldes d'après Noël.

Les blogues mode montréalais

La plupart des blogueurs mode de Montréal ont commencé à écrire en 2009, mais c'est en 2010 que ce média a réellement explosé: À la mode Montréal, Montréal In Style, Elsa Vecchi, ElleMlamode et Je suis l'aristocrate ne sont que quelques-unes des nouvelles bibles que l'on peut consulter pour tout savoir sur les tendances du moment, les soldes d'échantillons et tout ce qui se passe sur la planète mode de la métropole.

Les nouvelles punkettes

Certaines d'entre elles optent pour le rasoir, avec une coupe radicalement asymétrique. D'autres reviennent aux colorations capillaires qui n'ont plus rien à voir avec ce que la nature avait décidé.

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Le disigner Andy Thê-Anh devant sa boutique des Cours Mont-Royal, au centre-ville de Montréal.