Geneviève Grandbois se qualifie elle-même de «grano finie». Si vous trouvez complètement incongru qu'une des plus grandes chocolatières du Québec soit une adepte de l'alimentation vivante, arrivez en ville! On n'a plus les granos qu'on avait. En guise de présentation du nouveau blogue «Granos urbaines», en ligne sur Cyberpresse depuis cette semaine, voici le portrait vert d'une épicurienne adepte du chocolat.

Depuis six ans, Geneviève Grandbois mange cru. Et on ne parle pas ici de sushis et de tartares, mais bien d'alimentation vivante végétalienne. Cela dit, la dame ne se priverait pas d'un tartare si elle en avait réellement envie. «Je ne peux m'empêcher d'être curieuse, de goûter à toutes sortes de choses, de faire des découvertes, surtout en voyage. Si on me sert un superbe filet mignon ou du foie gras poêlé, je vais le manger et je vais aimer ça. Il se peut toutefois que j'aie un peu de mal à le digérer!»

 

Si elle avait à ouvrir un restaurant cru - ce qu'elle ne fera pas, faute de temps -, la gastronome s'inspirerait de Pure Food and Wine, le restaurant de la diva raw new-yorkaise Sarma Melngailis. «Je crois qu'il faut séduire les gens et non les endoctriner.»

Le week-end dernier, Mme Grandbois a d'ailleurs réussi à séduire plusieurs clientes du Spa Eastman, où elle a préparé un menu tout cru. La tarte au chocolat a fait fureur (voir les recettes sur le blogue). Avis aux intéressés, le Spa ajoutera une semaine crue à sa programmation hivernale, du 15 au 22 janvier.

Chocolat cru?

Il va sans dire que la papesse québécoise du chocolat expérimente depuis un certain temps avec le cacao cru, un superaliment qui gagne à être connu, pour ses propriétés antioxydantes, entre autres. Elle travaille présentement à la création de petites douceurs crues pour sa compagnie. En attendant, elle se sert dans les «collections» de chocolat existantes, à raison de deux ou trois petits carrés par jour.

Ironiquement, celle qui comble nos besoins affectifs avec ses bouchées sucrées a appris qu'elle souffrait d'hypoglycémie lorsqu'elle avait 18 ans. C'est ce qui l'a poussée à s'intéresser à l'alimentation.

«Comme je voulais être en forme et me sentir bien, j'ai commencé à examiner ce qu'il y avait dans mon assiette. Ma mère, une avocate, a passé sa vie à la recherche du mieux-être. Elle a essayé toutes sortes de choses. Elle a parlé de combinaisons alimentaires bien avant que ça ne soit à la mode. Elle a fait des cures et même des rituels avec les Amérindiens.»

La petite Geneviève était une véritable gourmande. Adolescente, elle a beaucoup voyagé et les trois quarts de ses carnets de voyage étaient remplis de recettes. C'est à 20 ans qu'elle a eu un premier contact avec des formes d'alimentation vraiment radicales. «J'ai rencontré une Française dont la mère s'était guérie du cancer en ne mangeant que des aliments crus. Cette dame de 65 ans est la plus belle femme que j'aie vue de ma vie. Elle rayonnait.»

Mais la jeune femme, elle, avait encore trop de délices à découvrir. C'est il y a six ou sept ans qu'elle a assisté à sa première conférence sur l'alimentation vivante, donnée par un «flyé» sur le mont Royal. «Ce n'était pas encore dans le coup de manger cru au Québec, il y a six ou sept ans. J'étais complètement extraterrestre auprès de mes amis, qui ne comprenaient pas du tout comment ça fonctionnait. Ils m'offraient du fromage ou du tartare!»

Depuis, malgré quelques écarts, son assiette est composée à environ 80% d'aliments crus: jus d'herbe de blé, soupes vertes, salades, sandwichs au «faux thon», faits d'amandes et d'algues, etc. Elle cultive ses propres pousses, brasse son Rejuvelac (une boisson fermentée faite à partir de céréales) et fait germer son sarrasin. Lorsqu'elle sent une baisse d'énergie, elle se lance dans une cure verte de 10 jours, qui lui donne une clarté mentale hors du commun.

En plus d'être une championne de l'alimentation saine, Geneviève Grandbois pratique le NIA (un mélange de danse, de yoga et d'arts martiaux), composte sur le balcon de son condo et diffuse des huiles essentielles à l'intérieur, améliore le système immunitaire de ses filles avec des produits naturels et réussit à produire seulement un sac de déchets - format épicerie - par mois! Bref, même si elle habite à Bromont, Geneviève Grandbois est une véritable «grano urbaine», comme on les aime.

Granos urbaines:

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