La plus haute branche d'un sapin de Noël peut-elle être décorée d'un petit «M» doré plutôt que d'une étoile? Pas si l'image est présentée durant un film pour enfants.

C'est ce qu'avait fait McDonald's dans une publicité présentée durant le cinéma des Fêtes destiné aux petits à Télé-Québec, en 2007 et 2008. Le géant du hamburger a plaidé coupable hier d'avoir fait de la publicité destinée aux enfants de moins de 13 ans, ce qui est défendu au Québec.«Le taux de reconnaissance de la marque McDonald's est très fort, même chez les jeunes enfants», a indiqué hier Suzie Pellerin, directrice de la Coalition Poids, qui avait porté plainte à l'Office de la protection du consommateur.

Le groupe en avait aussi contre une publicité de McDonald's, également diffusée durant le cinéma des Fêtes de Télé-Québec. On y voyait deux écoliers offrir des croquettes de poulet à demi-mangées à leur professeur.

McDonald's a reconnu sa culpabilité dans les deux cas. «Bien que ce soit involontaire, nous acceptons la responsabilité du programme de marketing dont il est question ainsi que des plaintes qui en découlent», a commenté Jason Patuano, directeur des communications de la multinationale pour l'est du Canada.

McDonald's est la quatrième entreprise en moins de six mois à reconnaître avoir fait de la publicité destinée aux enfants au Québec. D'abord, il y a eu Saputo pour sa campagne de petits gâteaux Igor, menée dans les CPE. Ensuite, General Mills avait créé un site internet de jeux aux couleurs d'un personnage emblème de ses céréales, et Burger King avait fait une promotion concernant de petits jouets.

Tous ces mea-culpa font toutefois en sorte que les entreprises évitent d'affronter l'Office en cour et échappent au verdict d'un juge et à une condamnation potentielle. «C'est vrai qu'on n'a pas de jurisprudence sur laquelle s'appuyer pour l'avenir, a concédé Suzie Pellerin. Mais dorénavant, lorsque nous verrons des pratiques semblables, nous porterons plainte parce que nous savons que ces entreprises ont reconnu leur culpabilité.»

À la Coalition Poids, on estime aussi que certaines entreprises ont déjà modifié leurs méthodes de marketing depuis que ces cas ont été mis au jour et médiatisés. Suzie Pellerin déplore néanmoins les faibles amendes qui ont été imposées aux fabricants de gâteaux, céréales et hamburgers qui ont plaidé coupable. Hier, McDonald's s'en est tiré avec une amende de 12 000$.