La firme Sports Corporation, qui s'occupe des intérêts de Carey Price, a réagi à la controverse lancée par l'agent Allan Walsh, samedi dernier.

Walsh, qui représente Jaroslav Halak, a publié sur Twitter des statistiques peu flatteuses à l'endroit de Price au sortir de la défaite du Canadien face au Lightning de Tampa Bay. Chez Sports Corportation, on n'a évidemment pas apprécié.

«C'était un manque de jugement total», affirme David Ettedgui, l'agent montréalais du groupe.

«J'ai discuté longuement avec Gerry Johansson (le principal agent de Price) dimanche et l'on s'entend pour dire qu'éthiquement, ce n'est pas correct.

«Pourtant, Halak n'a jamais fait de vagues. Il y a une compétition entre Carey et lui, mais les deux hommes se respectent.

«D'ailleurs, dernièrement, même si Carey avait hâte de retourner devant le filet, il n'a pas hésité à dire que Halak méritait de jouer.»

Price n'a pas senti le besoin de consulter son agent à la suite de cet étrange incident qui met les deux gardiens du Tricolore dans une position difficile.

«C'est certain que lorsque Carey entend parler de ce genre de choses, qu'on évoque ce genre de statistique, ça le met sur la sellette, a convenu M. Ettedgui.

«Mais il n'a pas communiqué avec nous à ce sujet.»

Toutefois MM. Johansson et Ettedgui reconnaissent que la rétractation d'Allan Walsh a été assez rapide et ils s'attendent à ce que cette petite tempête s'estompe d'elle-même

Des litiges entre agents comme celui-ci sont susceptibles d'être revus par le bureau de l'Association des joueurs de la LNH, qui octroie des certifications à certains agents. Il peut jouer le rôle d'arbitre lorsqu'il y a des différends.

Mais compte tenu de la situation qui prévaut actuellement à l'Association des joueurs, celle-ci a bien d'autres chats à fouetter.

Rares, les commentaires défavorables

C'est une loi non écrite dans le milieu des agents de ne pas parler publiquement des joueurs qui ne sont pas sous leur juridiction.

Précisément pour éviter la situation que vivent Price et Halak.

«Il n'y a pas de code ou de règlements officiels à ce sujet «, mentionne l'agent québécois Bob Perno.

«Mais les agents qui ont de la classe évitent de parler des clients des autres.»

Il y a quelques années, pourtant, Perno avait lui-même soulevé l'ire de l'agent Robert Sauvé en expliquant une part des insuccès de Mike Ribeiro avec le Canadien par le fait qu'il jouait en compagnie de Pierre Dagenais, un client de Sauvé.

Perno se souvient bien de cet incident.

«J'avais commenté les problèmes du trio de Mike en parlant du manque de rapidité du trio. Je n'avais pas critiqué Pierre, seulement son coup de patin.»

Mais Perno admet du même souffle qu'il est très rare que des représentants de joueurs se permettent des commentaires défavorables à l'égard de joueurs qui sont sous l'égide d'autres agents.

«Les agents sont évidemment moins gênés de dire des choses positives sur un joueur», ajoute-t-il.

Défensive poreuse

La controverse déclenchée par Allan Walsh, qui n'a pas retourné les appels de La Presse, aura eu le mérite d'encourager tout le monde à jeter un regard différent sur la performance des deux gardiens du Canadien.

À ce titre, la fiche victoires-défaites de Carey Price est quelque peu réductrice, surtout cette saison.

Une analyse du blogueur Chris Boyle, sur le site Habs Eyes on the Prize, montre que Price et Halak sont tous deux victimes d'une défensive poreuse qui les laisse à eux-mêmes lorsque la menace adverse vient à 20 pieds ou moins.

Selon Boyle, une meilleure couverture défensive tout près du gardien ainsi qu'une amélioration du jeu en infériorité numérique aiderait grandement les statistiques des deux jeunes gardiens.

Et les statistiques publiées dans La Presse de mardi ne feront qu'illustrer davantage les ennuis que connaît la défensive.

Ce n'est pas la première fois qu'il y a une controverse de gardiens à Montréal.

Et ce n'est pas la première fois non plus que les gardiens portent le blâme à la place de leurs coéquipiers!